Confieriez-vous vos placements à un conseiller-robot?


Édition du 04 Octobre 2014

Confieriez-vous vos placements à un conseiller-robot?


Édition du 04 Octobre 2014

Par Jean Décary

Flavio Vani, de l’Association professionnelle des conseillers en services financiers, voit dans l’arrivée des conseillers-robots un incitatif pour la création d’un ordre professionnel. « De cette façon, on pourrait garantir notre produit et uniformiser

Déjà populaires aux États-Unis où ils gèrent plus de 10 milliards de dollars américains d'actifs, voilà que les conseillers-robots font lentement leur apparition au Canada. Une nouvelle tendance qui séduira peut-être une catégorie d'investisseurs, mais qui suscite son lot d'interrogations dans le milieu du service-conseil en finance.

Flavio Vani, président de l'Association professionnelle des conseillers en services financiers (APCSF), ne craint pas l'arrivée des conseillers-robots, mais il est perplexe face à ce phénomène encore nouveau. «Aujourd'hui, il existe toutes sortes de logiciels qui produisent des déclarations d'impôt. Pourtant, les comptables sont toujours là. Est-ce que l'apparition de ces logiciels sur le marché affectera les conseillers financiers ? J'en doute.»

Les conseillers-robots sont des programmes informatiques offerts en ligne. À l'aide d'algorithmes, ils évaluent les besoins des clients en tenant compte de leur âge, de leur tolérance au risque et de leurs objectifs financiers. Après quoi ils leur proposent un portefeuille de placements adapté et généralement constitué de fonds négociés en Bourse. Ils assurent ensuite le suivi et rééquilibrent le portefeuille de façon régulière afin de bien refléter la répartition des actifs établie au départ.

Le président de l'APCSF voit plutôt dans l'arrivée des conseillers-robots un incitatif pour la création d'un ordre professionnel. «De cette façon, on pourrait garantir notre produit et uniformiser la formation des conseillers financiers», précise-t-il. Il ajoute qu'un conseiller financier ne se limite pas à la gestion d'actifs. «Il y a d'autres aspects, la fiscalité, la sécurité, etc. On aura toujours besoin du contact humain.»

«On considère notre offre de service comme complémentaire. Les gens qui ont besoin d'un conseiller traditionnel ne vont pas changer pour autant leurs habitudes», souligne quant à lui Dave Nugent, chef des placements chez Wealthsimple Financial, qui propose depuis peu ce type de service en ligne.

M. Nugent n'aime pas l'expression conseillers-robots. «Une chose que l'on essaie de faire différemment, contrairement aux États-Unis, est de fournir la supervision d'un conseiller dédié à qui l'on peut s'adresser de vive voix au besoin», dit-il depuis Toronto. «On pense qu'allier la technologie au modèle financier traditionnel permet de dégager des économies qui, à leur tour, profiteront aux investisseurs en réduisant les frais de gestion.»

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