Permis, pas toujours simple


Édition de Mars 2016

Permis, pas toujours simple


Édition de Mars 2016

[Photo : La Shed]

Constatant les nombreux problèmes de santé de leurs enfants, Étienne Pelletier et Véronique Bussières font analyser la qualité de l'air dans leur maison. Le résultat du test est accablant : l'air est infesté de moisissures, qui ont envahi les vieilles fondations pourries de leur triplex. Ils prennent la décision de les refaire au complet. Après plusieurs mois de démarches pour évaluer le coût des travaux, planifier le budget et choisir les entrepreneurs, les propriétaires sont prêts à commencer les travaux au début de mai 2015.

Or, quand ils téléphonent au bureau de leur arrondissement montréalais, celui de Rosemont-La Petite-Patrie, pour obtenir un permis de rénovation, la gentille préposée leur propose un premier rendez-vous... dans quatre mois. «On est tombés des nues ! On ne pouvait pas attendre si longtemps, on avait déjà réservé l'excavateur», raconte Étienne Pelletier. Ce n'est pas tout. On les prévient qu'ensuite, l'analyse de leur dossier exigera plusieurs semaines... Résultat : les travaux ne pourront être entamés qu'en septembre. Au mieux.

«J'ai finalement obtenu un rendez-vous d'urgence en invoquant les problèmes de santé de mes enfants. Toutefois, j'ai reçu mon permis pour l'excavation, mais j'ai dû attendre des mois pour obtenir celui de la rénovation», raconte Étienne Pelletier. Et cette seconde demande a été un processus long et complexe. «J'ai dû faire beaucoup d'allers-retours parce qu'il me manquait toujours un document que personne ne m'avait encore demandé», dit ce mathématicien, qui a eu l'impression d'être dans la maison des fous.

Un cas unique ? Il semble que non. Dans plusieurs arrondissements de Montréal, obtenir un permis de rénovation relève du chemin de croix. «Dans certains quartiers, c'est infernal, à tel point que certains architectes ne veulent plus s'y rendre. C'est vraiment un problème majeur», constate l'architecte Laurent McComber. L'arrondissement qui souffre de la pire réputation, c'est justement celui de Rosemont- La Petite-Patrie, considéré comme le champion des retards. «Mais la situation s'améliore depuis quelques mois», constate l'architecte.

Est-ce un cas unique à Montréal ? Peut-être, car les architectes interviewés pour ce reportage n'avaient pas de récriminations à faire sur les autres municipalités. «En règle générale, les demandes de permis, ça fait partie de notre travail et ça se passe plutôt bien», dit Lucie Langlois, une architecte qui travaille un peu partout dans le sud de la province. Si Montréal semble la championne des délais, à l'opposé, la Ville de Lévis promet un permis délivré en 30 minutes. Qui dit mieux ?

La morale de cette histoire : avant d'entreprendre des rénovations majeures, ne pensez jamais que votre demande de permis passera comme une lettre à la poste. N'attendez donc pas à la dernière minute pour entreprendre les démarches, surtout si, comme la majorité des gens, vous envisagez d'entreprendre des rénovations au printemps, dans la période la plus surchargée de l'année.

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