Le dollar canadien a reculé de 9 % face à son vis-à-vis américain depuis un an.

Le mot « référendum » a de nouveau été prononcé au Québec.

Pour certains commentateurs canadiens anglais myopes et impulsifs, 1 +1 = 2. Pas de doute, la cause du déclin du huard est en bonne partie imputable au PQ.

Passons. Si c’était vrai, une bonne partie des exportateurs canadiens de toutes allégeances monterait une campagne pour intensifier la référence à un éventuel référendum, de manière à affaiblir davantage le huard, eux qui se sont désolés pendant des années de le voir au pair avec l’aigle américain.

Mais ce n’est même pas vrai.

Un, la baisse du dollar canadien a commencé il y a exactement un an, à la mi-mars 2013, et depuis, il a perdu près du dixième de sa valeur. On était bien loin d’une élection à ce moment-là. Dans les faits, c’est l’affaissement du cours des matières premières, et le manque à gagner des exportations canadiennes, qui a pesé lourdement.

Deux, est-ce que ces pseudos experts lisent les journaux ? Tous les sondages, y compris le plus récent, commandité par Le Devoir et le Globe and Mail, montrent que l’appui à la souveraineté du Québec, quoique solide, stagne autour de 40 %. Rien à voir avec le suspense du dernier référendum, en 1995, qui s’était décidé par une différence à peine 50 000 votes.

Autrement dit, toutes les discussions à ce sujet, y compris celle lancée par Pauline Marois qui évoque le maintien du huard dans un Québec éventuellement indépendant, sont nulles et non avenues, du moins pour l’instant. La question ne se pose même pas.

La véritable inconnue demeure l’issue du scrutin, à savoir quel parti formera le prochain gouvernement, Pierre Karl Péladeau ou pas. Le huard a du plomb dans l’aile pour bien d’autres raisons. Et tant pis pour ceux et celles qui aiment faire porter au Québec le bonnet d’âne pour ce qui va mal dans le « plusse beau pays au monde ». Dans ce cas-ci, et ce n’est pas la première fois, ils sont à côté de la coche.