Bérard: AUSTÉRITÉ, le gros mot interdit à Davos

Publié le 24/01/2013 à 09:59, mis à jour le 24/01/2013 à 10:22

Bérard: AUSTÉRITÉ, le gros mot interdit à Davos

Publié le 24/01/2013 à 09:59, mis à jour le 24/01/2013 à 10:22

Par Diane Bérard

BLOGUE. De quoi parle-t-on à Davos aujourd’hui ? Je retiens deux sujets : le mouvement anti-austérité et l’évasion fiscale. Le premier thème flotte est présent en toile de fond dans plusieurs ateliers. Le second a été lancé par le PM britannique David Cameron, qui en fait son cheval de bataille depuis 2012. Ce qui le place dans l’eau bouillante.

Le mouvement anti-austérité

L’austérité devient un « gros mot ». Tout comme on enseigne aux enfants à ne pas employer le mot f…, en 2013, on interdit aux chefs d’État de parler d’austérité. Même d’y penser. Pourquoi? Pour deux raisons :

1- le niveau élevé de chômage dans certains pays, et chez certains groupes d’âge, devient critique. Il nuit à la reprise et engendre de l’instabilité sociale. On craint de plus en plus ses effets à long terme. Si certains chômeurs, les plus jeunes surtout, ne retournent pas au travail bientôt, on parlera de « génération perdue ». Les mesures d’austérité des dernières années seraient venues trop tôt et trop brutalement. Inspirée par la panique, s’entend.

2- L’austérité déstabilise le commerce mondial. Elle a transformé l’économie en un monde du « chacun pour soi » ( « beggar-thy-neighbour »), comme vous pouvez le lire dans le texte de Larry Summers, ex secrétaire du Trésor américain. C’est simple : tous les pays ont la même stratégie, réduire leurs dépenses et relancer leur économie via l’exportation. En 2010, Obama déclare qu’il désire doubler les exportations américaines d’ici 2014. Le Japon a dévalué sa monnaie pour rendre ses exportations plus attirantes. La Chine se tourne furieusement vers les marchés extérieurs. Si tout le monde veut vendre mais personne ne veut acheter que se passera-t-il ? Croître en exportant est une bonne stratégie mais, comme l’explique Larry Summers, plusieurs bonnes stratégies régionales additionnées ne font pas nécessairement une bonne stratégie mondiale

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