Comment préparer la main-d’œuvre pour un monde en mutation ?

Publié le 19/01/2016 à 14:12

Le monde change à un rythme plus rapide que jamais et l’emploi n’échappe pas à la tourmente. Pour les entreprises de la grande région de Montréal, ce monde en mutation annonce un grand défi : comment s’assurer de l’accès à une main-d’œuvre adaptée à leurs besoins ?

Afin que les entreprises puissent compter sur une main-d’œuvre qualifiée, il faudra la collaboration active des gouvernements, des institutions d’enseignements et de tous les intervenants du développement économique de la région de Montréal.

Cette nécessaire collaboration est la raison d’être du forum Compétences du futur, qu’organise la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le 12 février, au Palais des congrès. L’objectif de la journée : lancer une vaste mobilisation pour préparer les emplois de l’avenir.

Le forum aura pour toile de fond de grandes tendances locales ou mondiales, qui sont autant de facteurs qui moduleront le marché de l’emploi dans la région de Montréal. En voici un aperçu.

Les changements démographiques

La population de Montréal vieillit. De 2013 à 2017, l’Institut de la statistique du Québec évalue que 330 000 postes seront à combler dans la région métropolitaine de recensement (RMR). De ce nombre, 68 % (224 900) le seront en raison de départs à la retraite.

« Il faudra davantage miser sur la main-d’œuvre immigrante », souligne Daniel Denis, associé chez KPMG-Secor. Si cet apport est bénéfique, son intégration demeure un défi, tout comme celle des jeunes travailleurs, qui domineront le marché du travail.

L’apport des TI dans le secteur manufacturier

Les technologies de l’information, jumelées à la robotique, ont déjà commencé à transformer le secteur manufacturier. « La robotisation et l’automatisation prennent de plus en plus de place dans le manufacturier et le secteur des services, souligne M. Denis. Elles vont éliminer des emplois, parce que des emplois plus routiniers disparaissent, mais elles auront aussi des effets positifs. Les analystes prévoient que 40 % des nouveaux postes créés dans le secteur serviront à occuper de nouveaux types d’emplois, comme la gestion des robots. »

L’importance croissante du « big data »

Avec l’omniprésence des TI dans tous les secteurs de l’économie, la collecte et l’analyse des données — le big data — prennent désormais une importance capitale. C’est le cas dans le secteur de l’énergie, donne en exemple Jean-François Barsoum, consultant délégué principal, Villes intelligentes, chez IBM. « Les sources d’énergies vertes sont souvent décentralisées, panneaux solaires, éoliennes, barrages. Quand on regarde le solaire et l’éolien, il faut des milliers de panneaux. Pour équilibrer l’offre et la demande, on a besoin de données massives et il faut gérer ces données pour les comprendre. »

Ce défi sera commun à de nombreux secteurs, poursuit M. Barsoum : « Toutes ces données, comment peut-on les gérer, en extraire de l’intelligence ? Nous aurons besoin de gens qui sont à l’aise avec l’analytique des données massives. »

Une économie de services, plus mobile

L’économie montréalaise est de plus en plus basée sur les services. La main-d’œuvre est aussi plus mobile, grâce à la technologie, notamment. Le travail peut être plus décentralisé et les travailleurs peuvent se rapprocher des clients. En fait, les changements technologiques donnent naissance à de nouvelles façons de travailler, basées sur la collaboration, ce qui nécessitera aussi de nouvelles compétences.

Par ailleurs, qui dit mobilité dit bien sûr transport, un secteur appelé à se transformer avec le partage de véhicules, la voiture autonome et le transport collectif.

Un monde différent

À tous ces changements, il faut ajouter l’importance primordiale du développement durable, qui continuera à guider les entreprises aussi loin que l’on peut prévoir l’avenir.

Le monde sera aussi plus urbain. Selon les Nations Unies, les deux tiers de la population vivront en ville en 2050. Cette urbanisation est propice au développement de villes plus intelligentes et plus durables, ce qui aura un impact à Montréal aussi.

Pour réussir dans ce monde différent, la formation sera la clé, affirme Daniel Denis. « L’avenir de l’emploi va dépendre de deux choses : il faut investir dans les compétences et dans les nouvelles technologies. »

« Nous avons les infrastructures et les institutions à Montréal, dit Jean-François Barsoum. Nous avons maintenant la nécessité d’expérimenter diverses solutions. Montréal doit devenir un laboratoire d’essai ! »

Pour en savoir plus : www.ccmm.qc.ca/fr/fs_competences_futur_0216/

 

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