L’économie sociale : entre impact social et profit

Publié le 04/11/2019 à 10:01

Novembre, c’est le Mois de l’économie sociale. Un modèle économique qui gagne à être exploré, compris. Particulièrement si l’on veut devenir entrepreneur dans un monde où l’on doit évoluer sans cesse et changer nos façons de faire afin de s’adapter.

Qu’est-ce que l’économie sociale?
Les entreprises d’économie sociale visent avant tout à répondre aux besoins de leurs membres et de leur communauté. Elles prennent de nombreuses formes — OBNL, coops, mutuelles — par lesquelles elles impliquent leurs membres, qui incluent souvent leur personnel ou leur clientèle, dans le processus décisionnel.

Ces entreprises proposent une grande variété de biens et services dans une multitude de domaines. Mais ce qui les différencie, c’est qu’elles s’assurent que leurs actions ont un impact social concret basé sur des valeurs de démocratie, d'équité, de solidarité, et ce, tout en étant rentables.

Au Québec, on compte 11 200 entreprises d’économie sociale répandues dans tous les secteurs d’activités et dans toute la province. Ensemble, elles génèrent annuellement 47,8 G$ de revenus qui sont réinvestis dans leur mission et dans la communauté. Elles emploient 220 000 personnes et impliquent environ 13 millions de membres.

Un modèle économique qui plaît aux jeunes
L’économie sociale est une façon d’entreprendre qui rejoint beaucoup la jeunesse. Pourquoi? Pour ses valeurs. Selon un sondage sur l’entrepreneuriat chez les moins de 35 ans au Québec réalisé par Léger pour le Chantier d’économie sociale, 82 % des Québécois.e.s âgé.e.s entre 18 et 34 ans jugent important d’évoluer dans une organisation qui :
- Répond aux besoins de ses membres ou de la communauté
- Améliore la société
- Donne le droit de vote à ses membres

Ces actions, les entreprises d’économie sociale les mettent en pratique. Ainsi, les jeunes qui souhaitent entreprendre s’intéressent de plus en plus au modèle collectif qui correspond plus à leurs valeurs et à leur façon d’aborder le monde. C’est aussi pourquoi beaucoup de jeunes choisissent de s’impliquer dans ces entreprises : un 1/3 des personnes qui travaillent en économie sociale au Québec sont âgées de 35 ans et moins.

À une époque où l’on parle beaucoup de la « marque employeur », des environnements de travail et de tous les à-côtés pour séduire les nouveaux talents, pourquoi ne pas plutôt penser au modèle d’entreprise? Et ainsi écouter les jeunes, les impliquer dans les décisions de l’entreprise et leur montrer qu’ils font vraiment partie de son avenir et de son succès.

Pourquoi décider d’entreprendre en collectif?
Plusieurs raisons poussent les entrepreneur.e.s à opter pour ce modèle. D’abord, choisir la forme collective aide à alléger le fardeau du démarrage d’entreprise. En effet, les responsabilités, les prises de décisions, etc. sont assumées par les membres qui sont souvent, au départ, aussi l’équipe.

L’économie sociale est un modèle basé sur le développement durable et la proximité à la communauté, au personnel, à la clientèle. Ces entreprises sont donc plus aptes à soutenir l’économie locale et à développer de nouvelles manières d’entreprendre plus durables dans un monde où nous devons penser autrement, autant pour l’environnement que pour la société.

Par sa diversité, ses retombées sociales, ses valeurs, mais aussi sa rentabilité, l’entrepreneuriat collectif est plus qu’un modèle alternatif. C’est une manière différente d’entreprendre et de penser l’économie qui est là pour durer et s’épanouir.

Du 1er au 30 novembre prochains, c'est le Mois de l'économie sociale partout au Québec. Apprenez-en plus sur le site mois-es.com 

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