Groupe Guilbault: faire circuler l’information

Publié le 11/04/2018 à 00:06

Par TELUS Affaires

Dans le créneau du transport routier, les défis sont nombreux.

«Notre défi quotidien est de livrer dans les temps requis, en faisant le moins de kilométrage possible», résume Normand Hardy, directeur des technologies de l’information au Groupe Guilbault.

Au bout de l’année, ce sont tout de même plus de 37 millions de kilomètres qu’avalent les 350 camions et les 1000 remorques de l’entreprise.

Or, coordonner ces milliers de cueillettes et livraisons à travers le Québec, les Maritimes et les États-Unis exige toute une logistique, dont le défi est multiplié par le créneau que l’entreprise familiale a choisi d’exploiter: les charges partielles.

«Prendre une remorque complète et partir du point A vers le point B, c’est facile », explique Daniel Gariépy, vice-président du Groupe Guilbault. « Mais peu de transporteurs se spécialisent dans les charges partielles – où un chauffeur part chercher des palettes chez plusieurs clients, qui devront être acheminées vers plusieurs destinataires.»

Un nouvel écosystème
Les temps ont bien changé depuis la fondation de l’entreprise en 1929 (lorsque Paul Guilbault instaure son premier service de transport par camion entre Grondines, Saint-Casimir, dans le comté de Portneuf, et Québec). «Dans le temps», pour réussir dans le domaine des transports, il fallait surtout une gestion efficace de la nombreuse paperasse… et des camionneurs expérimentés.

«On remarque maintenant que les clients n’ont plus de lieu d’entreposage», dit Daniel Gariépy. «Nos camions servent presque d’entrepôt! Toute la chaîne d’approvisionnement doit en conséquence être rodée au quart de tour: la marchandise doit être livrée dès que le client en fait la demande. »

Or, il n’y a pas que la marchandise qui doit circuler. L’information aussi.

«Comme le client n’a plus les yeux sur sa marchandise, parce qu’elle se trouve dans nos remorques plutôt qu’à son entrepôt, il veut savoir où elle est en tout temps», dit Daniel Gariépy.

«Aujourd’hui, la diffusion de l’information est rendue aussi importante que le transport de la marchandise», ajoute Normand Hardy.

Un virage technologique
Au Groupe Guilbault, les exigences quotidiennes en matière de logistique rendent essentielle la maîtrise des technologies.

C’est ainsi qu’à la fin des années 90, l’entreprise a massivement investi dans une solution technologique pour assurer le suivi des commandes. Or, rapidement ce n’était plus suffisant.

«On avait une solution qui gérait des données précieuses pour nos activités, mais on ne partageait pas cette information avec nos clients», dit Normand Hardy. «Les clients nous disaient: «Comment se fait-il que je puisse acheter une gugusse à 5 $ sur eBay et suivre son parcours sur Internet, mais que je ne puisse pas faire la même chose pour une marchandise qui vaut des milliers de dollars?» Il fallait s’adapter.»

L’entreprise a d’abord évalué les solutions offertes sur le marché. Comme aucune ne convenait parfaitement à ses processus d’affaires, elle décide en fin de compte de développer sa propre solution afin d’étancher la soif de données de ses clients.

C’est ainsi qu’à la fin de 2011, la paperasse et le système radio ont été éliminés des camions.


«Les chauffeurs aujourd’hui ont leur appareil intelligent Motorola bouclé à leur ceinture, et ils s’en servent pour consulter leur feuille de route optimisée, pour scanner les commandes, pour communiquer avec le centre de répartition par messagerie mobile ou pour prendre des photos en cas de bris de la marchandise», résume Normand Hardy.

Au centre de répartition, on a maintenant les 350 camions «au bout des doigts». On sait où ils se trouvent, et on connaît précisément le contenu de leurs remorques.

«Quand une remorque arrive au centre le soir, on est prêts», continue Normand Hardy. «Le tri se fait de façon beaucoup plus efficace.»

Le même appareil Motorola sert aussi de GPS, qui est connecté directement à l’appareil de bord du camion, ce qui nourrit l’entreprise en données utiles, comme la distance parcourue, les trajets, les vitesses de croisière ou la consommation de carburant. Bref, l’impact de ce virage technologique a été bénéfique pour tous.

«Les chauffeurs, le centre de répartition, les clients : tous profitent désormais d’une solution qui les nourrit en informations utiles, chaque jour», résume M. Hardy.

C’est même devenu un argument de vente.

«Maintenant, quand les ententes se concluent, la portion concernant l’échange de données influence la décision du client», résume Daniel Gariépy.

La fiabilité… c’est non négociable!
Normand Hardy se souviendra longtemps du 24 avril 2012, à 17h.

«C’était le black-out total. Il y a eu une panne d’électricité qui mis nos serveurs hors service près de trois heures. Ça nous a pris une semaine pour rattraper la situation en terme de livraisons et de rendez-vous manqués.»

C’est le genre de crise possible lorsque le fonctionnement d’une entreprise est tributaire de la technologie et que les précautions adéquates n’ont pas été prises. Or, après l’expérience du 24 avril 2012, il n’était plus question pour le Groupe Guilbault de voir ce cauchemar se répéter.

«À ce moment-là, on a contacté TELUS qui nous ont proposé d’héberger nos données si importantes dans leur centre d’hébergement à Rimouski, et ainsi garantir la sécurité et la disponibilité des données en tout temps», dit Normand Hardy. «Au début, on avait beaucoup d’appréhension à aller dans le nuage ; on commençait à peine à entendre parler d’infonuagique… Surtout, on s’apprêtait à confier notre âme technologique à quelqu’un d’autre», ajoute Daniel Gariépy.

Convaincu par la sécurité et la stabilité du réseau de TELUS, le Groupe Guilbault est tout de même allé de l’avant en confiant à des professionnels le bon déroulement de la récolte des données et de leur stockage.

Par cette impartition, Groupe Guilbault a donc pu se concentrer sur le cœur de ses affaires, le transport, et s’impliquer dans l’analyse et la gestion efficace des données, là où sa valeur ajoutée est évidente.

«Oui, c’est la technologie qui nous a permis d’exceller dans notre créneau», conclut Daniel Gariépy. «En ce qui concerne l’avenir, les clients veulent de plus en plus qu’on fasse leur propre logistique. C’est ça le nouveau défi! Maintenant, on est plus qu’un simple fournisseur de services, on devient un véritable partenaire d’affaires…»

À la une

Meta Platforms: prendre une grande respiration

11:22 | Jean Gagnon

BOUSSOLE BOURSIÈRE. Meta Platforms va dépenser des sommes énormes dans le développement de l'intelligence artificielle.

Je dois renouveler mon hypothèque: quelle stratégie adopter?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. «L’option d’un taux fixe de 3 ans peut être un bon compromis par opposition au 5 ans fixe.»

Jusqu'à quel point faut-il être patient avec un titre perdant?

EXPERT INVITÉ. Je n'aime pas appliquer de recette toute faite.