Le génie québécois sur trois continents

Publié le 03/03/2012 à 00:00, mis à jour le 01/03/2012 à 11:10

Le génie québécois sur trois continents

Publié le 03/03/2012 à 00:00, mis à jour le 01/03/2012 à 11:10

EUROPE

Sur les rails du Transilien, en France

Après avoir travaillé une vingtaine d'années au Québec dans la construction navale et l'aéronautique, Christian Dubé a mis les voiles jusque de l'autre côté de l'Atlantique en 2009, pour occuper un poste au siège français de Bombardier, à Crespin.

Pour cet ingénieur diplômé en génie physique de l'Université Laval, l'expatriation s'est faite assez naturellement. Et pour cause : sa spécialisation, qu'il a entreprise très tôt, dans les domaines de l'électronique et de l'électromagnétique l'a mené à voyager en Europe et en Asie pour faire de la gestion de projets chez Bombardier.

Aujourd'hui à la tête du centre de compétences en compatibilité électromagnétique de Bombardier et responsable du projet du futur Transilien, le réseau de trains de banlieue de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), cet ingénieur de 59 ans s'est rapidement habitué à son nouveau milieu de travail. Le principal défi ? S'adapter à une culture plus axée sur le détail : «Lorsqu'on rencontre un problème au Québec, on a tendance à établir un diagnostic de terrain et à demander une réaction immédiate. En France, on vous demande de développer des analyses plus complètes avant de réaliser une correction sur un produit.»

Normes plus sévères

Selon lui, le contexte normatif pose un autre défi, puisqu'il faut tenir compte des normes européennes, des normes françaises et des normes des exploitants, comme Réseau Ferré de France, normes qui sont plus sévères qu'ailleurs. «Cela facilite ensuite l'homologation du matériel roulant, car les critères d'acceptation sont clairs», ajoute-t-il.

Autre différence : la façon d'organiser la prise de décision au sein des entreprises. «Les Français utilisent beaucoup la communication verbale. Comparativement aux Québécois, ils organisent beaucoup plus de réunions, qui durent plus longtemps. Il faut prévoir plus de temps pour négocier», dit-il.

Sans compter que les salariés restent très respectueux de la hiérarchie : «Dès que vous dépassez un certain échelon, les secrétaires ou les adjointes vous vouvoient, et il est plutôt mal vu d'aller frapper à la porte du président comme on le ferait au Québec !» résume ce directeur. L'avantage ? Les expatriés qui ont vécu une telle expérience sont très recherchés par les grands groupes pour assumer des fonctions de haute direction, car ils ont l'habitude de comprendre différents modes de pensée.

Christian Dubé cite le cas d'un ami ingénieur qui a passé quelques mois en France avant de revenir au Québec pour occuper un poste de vice-président. «Grâce à mes nouvelles fonctions, je suis moi aussi en bonne position pour revenir au pays. Cela m'a donné l'occasion de faire plus de management qu'au Québec, où j'étais plutôt étiqueté comme spécialiste de l'électromagnétique», analyse-t-il. Après quatre ans passés en France, son retour est prévu pour la fin de l'année. M.L.

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