La filière des filiales

Publié le 28/05/2012 à 11:07, mis à jour le 06/06/2012 à 13:46

La filière des filiales

Publié le 28/05/2012 à 11:07, mis à jour le 06/06/2012 à 13:46

Le parcours de Martial Lalancette en est un exemple parfait. Il commence sa carrière en 1993 chez L'Oréal Canada, une division du groupe mondial qui compte 1 200 employés, dont 800 au Québec. À l'époque, la Belle Province nage en pleine crise économique. Si L'Oréal s'en tire assez bien, grâce au fameux effet lipstick - les femmes n'arrêteront jamais de se maquiller -, la récession fait des ravages.

Peu avant, à titre de directeur des ressources humaines d'une PME, Martial Lalancette a eu la tâche ingrate de congédier des centaines de personnes. «L'usine pour laquelle je travaillais a déménagé ses activités au Mexique. J'ai vu des personnes quitter des emplois qu'elles avaient occupés toute leur vie», se souvient-il.

Pour ce diplômé en enseignement de l'Université de Sherbrooke, cette expérience s'avère toutefois enrichissante : elle lui permet de développer sa vision des ressources humaines. «Cette entreprise n'aurait jamais dû fermer. Elle aurait pu rester concurrentielle, mais elle n'avait jamais investi dans son personnel», analyse-t-il.

Chez L'Oréal Canada, il met en pratique sa vision, axée sur le développement de potentiel. Rapidement, cet «architecte de carrière», comme il se définit, gravit les échelons, et en 1995, il est nommé directeur des relations avec les employés pour L'Oréal Canada. Quand l'occasion de travailler à l'étranger se présente, en 1998, Martial Lalancette, sa femme et ses deux enfants s'installent une première fois à Paris.

Son mandat : développer des outils de recrutement sur Internet, où la société française, encore branchée sur Minitel, affiche un troublant retard... Sa nomination est l'équivalent d'une miniprise de la Bastille. «J'ai été le premier non-Français à joindre les rangs de l'équipe des ressources humaines à Paris», raconte-t-il. En évitant d'attirer l'attention, il gagne le respect de ses collègues. Sa mission accomplie, il passe 18 mois à New York avant de rentrer à Montréal, où il devient vice-président principal des ressources humaines, le plus haut poste de ce niveau au Canada.

À ce point, il ne lui restait qu'une option pour relever de nouveaux défis : l'expatriation. D'où son retour dans la Ville lumière pour un long mandat à l'international. Toutefois, en 2012, son cas n'est plus exceptionnel chez L'Oréal. Actuellement, une soixantaine de Canadiens occupent des fonctions à l'étranger, et au siège social parisien, 60 nationalités différentes se côtoient. La Bastille a bel et bien été envahie !

Cadres à valeur ajoutée

Pour pourvoir leurs postes de haut niveau, les multinationales sont continuellement en quête des cadres les plus performants. Pour ceux qui font partie de cette élite, dit Denis Morin, professeur en relations industrielles à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, il n'y a plus de frontières. «Toutes les entreprises veulent des vedettes, car celles-ci rapportent, dit-on, une valeur ajoutée à l'entreprise», explique ce spécialiste.

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