Bourse: meilleures perspectives de croissance après la réforme fiscale

Publié le 21/12/2017 à 09:57, mis à jour le 21/12/2017 à 17:20

Bourse: meilleures perspectives de croissance après la réforme fiscale

Publié le 21/12/2017 à 09:57, mis à jour le 21/12/2017 à 17:20

Le dollar canadien s'est envolé, jeudi, encouragé par l'annonce d'une plus forte inflation le mois dernier, pendant que la Bourse de Toronto clôturait à un nouveau sommet record.

Wall Street a terminé en hausse, anticipant de meilleures perspectives de croissance après l'adoption de la réforme fiscale: le Dow Jones a pris 0,23% et le Nasdaq 0,06%.

État de la situation

Le huard s'est négocié au cours moyen de 78,53 cents US, en hausse de 0,66 cent US par rapport à son cours moyen de la veille. Statistique Canada a indiqué en matinée que l'inflation avait accéléré à 2,1 pour cent en novembre, ce qui était supérieur à celle de 1,4 pour cent observée en octobre.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a avancé de 22,96 points pour terminer la séance à 16 182,63 points, soutenu par les gains des secteurs de l'énergie et de la santé.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a gagné 55,64 points à 24 782,29 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a pris 5,32 points à 2684,57 points. L'indice composé du Nasdaq a pris 4,40 points à 6965,36 points.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a gagné 27 cents US à 58,36 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or s'est emparé de 1,00 $ US à 1270,60 $ US l'once. Le prix du cuivre s'est adjugé 2 cents US à 3,22 $ US la livre.

Contexte

«Certains disent que la réforme fiscale mènera à une amélioration des salaires, d'autres que cela ne servira qu'à augmenter les dividendes. Je pense qu'elle aidera sans doute de nombreuses entreprises modestes à augmenter les salaires ou à embaucher», a noté Tom Cahill de Ventura Wealth Management.

A peine la réforme adoptée mercredi par le Congrès, «les sociétés Wells Fargo, Comcast, Boeing, Fifth Third ou encore AT&T ont annoncé la mise en place de bonus, d'augmentations de salaires, de dépenses de formation, de dons caritatifs ou de dépenses d'infrastructure. Ce sont de très bons signaux pour la croissance économique et pour les profits des entreprises», a expliqué Nancy Tengler de Heartland Financial USA.

Ces mesures pourraient notamment aider «à accélérer et à soutenir la consommation aux Etats-Unis», l'un des moteurs traditionnels de la croissance dans le pays, a souligné Christopher Low de FTN Financial, la consommation représentant «les deux tiers de l'économie américaine», selon Mme Tengler.

Ces bonnes perspectives de croissance se sont ajoutées à l'optimisme suscité par les chiffres économiques robustes publiés jeudi pour le troisième trimestre 2017, la progression du PIB américain étant évaluée à 3,2% en rythme annualisé.

«Nous sommes toujours au-dessus de 3% c'est très encourageant. Les chiffres du chômage ont quant à eux été décevants mais ils restent à un niveau très bas», a commenté M. Cahill.

Les valeurs du secteur de l'énergie se sont particulièrement distinguées, l'indice les regroupant au sein du S&P 500 prenant 2,08%.

«Ces valeurs n'ont pas eu les faveurs des marchés pendant longtemps. Mais à présent que le prix du pétrole remonte, leurs perspectives de résultats sont bien meilleures», a commenté M. Cahill.

Le marché obligataire avançait: le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,482% contre 2,497% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans baissait à 2,838% contre 2,877% la veille.

Titres en action

  • BlackBerry (BB, 12$ US): bons résultats, mais... BMO Marchés des capitaux réitère une recommandation «performance de marché». Tim Long note que les ventes de logiciels et de services ont été supérieures à ce que tous attendaient. Il dit cependant demeurer sceptique quant à un point d'inflexion. Il doute de la pérennité des revenus de licence, qui amènent souvent d'importantes sommes non récurrentes.
  • Boeing a reculé (-0,96% à 295,03 dollars) après avoir confirmé des tractations avec le brésilien Embraer moins de trois mois après l'officialisation d'un partenariat entre l'européen Airbus et le canadien Bombardier. Le groupe brésilien, également coté à New York, s'est envolé (+22,16% à 24,42 dollars).
  • Apple (+0,35% à 175,01 dollars) a admis ralentir volontairement les anciens modèles d'iPhone, dans le but de protéger ces smartphones, un aveu prompt à alimenter le débat sur l'obsolescence programmée des appareils électroniques.
  • La société du secteur énergétique PG&E a plongé (-12,95% à 44,50 dollars) après l'annonce d'une suspension de son dividende, évoquant des incertitudes liées aux incendies de forêt en Californie.
  • Le groupe de conseils Accenture a progressé (+1,61% à 154,20 dollars), après avoir fait état de bénéfices trimestriels au-dessus des attentes, soutenus notamment par ses investissements dans le digital.
  • Le groupe agroalimentaire Conagra a quant à lui reculé (-0,76% à 37,85 dollars) malgré un chiffre d'affaires et un bénéfice trimestriels meilleurs qu'attendu.
  • Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, fait passer sa recommandation pour le titre de Québecor(QBR.B, 23,61$) de neutre à achat, jugeant que sa récente faiblesse(il a perdu 5,4% sur un mois) représente une occasion. L’analyste continue de voir d’un bon oeil la croissance interne que l’entreprise peut générer et souligne qu’elle semble à l’abri de la pression des prix que le nouveau service Freedom Mobile de Shaw Communications peut occasionner. Le titre offre un potentiel d’appréciation de 15% en fonction du cours cible de 27$ de M. Yaghi. Soulignons qu’à ce jour, l’action de Québecor a connu une excellente année 2017, avec une appréciation de 25,9%, comparativement à 5,7% pour l’indice S&P/TSX.
  • Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, revient sur la décision du département américain du Commerce de se ranger derrière Boeing(NY., BA) en n'abaissant que légèrement les mesures punitives visant les avions CSeries de Bombardier(Tor., BBD.B) exportés au sud de la frontière. M. Poirier croit que cette décision peut encore être renversée par la US Trade Commission(USITC), sur la base que Boeing n'est même pas en concurrence avec Bombardier dans le marché du CSeries et parce qu'elle se porte très bien financièrement. La décision finale devrait être attendue le 1er février 2018. Bien qu'il se dise déçu par la décision, l'analyste croit que Bombardier peut encore remporter la bataille et maintient sa recommandation d'achat pour le titre, ainsi que sa cible de 4$.
  • Steve Arthur, de RBC Marchés des capitaux, amorce le suivi du titre d’Uni-Sélect(UNS, 28,14$) avec une recommandation surperformance et une cible de 33$. Il voit plusieurs moteurs de croissance des bénéfices pour le fournisseur de pièces et de peintures automobiles de Boucherville. En outre, le recul du titre après la publication des résultats du troisième trimestre offre selon lui l’occasion d’acheter Uni-Sélect à un prix raisonnable. À plus long terme, un scénario optimiste de croissance des bénéfices pourrait mener l’action entre 44 et 50$, avance aussi M. Arthur. Soulignons que l'action d'Uni-Sélect a reculé de 4,5% à ce jour en 2017, une performance nettement inférieure à l'indice S&P/TSX(+5,7%).
  • Au sud de la frontière, Nik Modi, de RBC Marchés des capitaux, fait passer sa recommandation pour le titre du fabricant de produits de beauté Coty(COTY, 19,45$US) de neutre à surperformance. Il juge que le peu d’enthousiasme des investisseurs envers le titre offre une occasion. Il s’attend à ce que les ventes augmentent et que les marges bénéficiaires s’améliorent grâce à la récente acquisition réalisée auprès de P&G. Il fait donc passer sa cible de 18$ à 23$US.

 

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