Les marchés: le rebond du dollar américain fait mal

Publié le 08/12/2009 à 16:18

Les marchés: le rebond du dollar américain fait mal

Publié le 08/12/2009 à 16:18

Par Denis Lalonde

Le dollar américain prend du mieux au détriment de la devise canadienne. Photo: Bloomberg.

La hausse du dollar américain a grandement affecté toute l’industrie des ressources naturelles, ce qui a plombé la Bourse de Toronto.

«Les investisseurs s’inquiètent de la possibilité de voir les taux d’intérêt américains grimper un peu plus rapidement que prévu. Qui dit hausse des taux dit également rebond du dollar américain, ce qui a affecté les marchés canadiens fortement concentrés dans les ressources naturelles», note Stephen Gauthier, stratège et gestionnaire de portefeuille principal chez Demers Valeurs mobilières.

M. Gauthier a toutefois rappelé que le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a déclaré lundi que les taux allaient rester à leur niveau historiquement bas (entre 0 et 0,25%) pour une période prolongée.

«Bernanke a dit aux marchés de ne pas s’emballer trop vite car l’économie ne peut à court terme absorber des hausses de taux d’intérêt. Elle est encore trop fragile», explique M. Gauthier. «Malgré tout, on commence à prévoir des hausse de taux qui pourraient survenir plus tôt que prévu», dit-il.

Un signe qui ne ment pas, d’après le stratège, c’est que les taux obligataires à moyen et long terme, entre 5 et 30 ans, sont en progression depuis vendredi dernier: «Les taux à plus long terme sont davantage guidés par la psychologie des marchés», dit-il.

C’est cette hausse des taux qui contribue à faire grimper le dollar américain, ce qui implique que les placements plus cycliques dans les ressources naturelles perdent de leur attrait.

À Toronto, le S&P/TSX a terminé la journée sur une baisse de 121 points (1,05%) à 11 368. Le secteur des matériaux a reculé de 2,31%, suivi de l’énergie (-1,3%) et des financières (-1,11%).

Le dollar canadien a plongé de 1,05 cent à 93,93 cents américains.

À New York, le Dow Jones a chuté de 104 points (1%) à 10 285, le S&P/500 a perdu 11 points (1,03%) à 1 091 et le Nasdaq a baissé de 17 points (0,76%) à 2 172.

Le prix du baril de pétrole brut a reculé de 1,25 dollar (1,7%) à 72,68 dollars américains au New York Mercantile Exchange (Nymex), alors que celui de l’once d’or a faibli de 20,60 dollars (1,77%) à 1 143 dollars américains.

Après Dubaï, la Grèce…

Après Dubaï, c’est au tour de la Grèce de semer le doute chez les investisseurs.

Ainsi, l’agence de notation Fitch Ratings a abaissé la note long terme en devises et la note d'émetteur en monnaie locale de la Grèce à BBB+ contre A-, avec une perspective négative. La note court terme d'Athènes a été rétrogradée à F2 contre F1, a précisé l'agence par voie de communiqué.

Ces décisions reflètent ses préoccupations quant à l'évolution à moyen terme des finances publiques de la Grèce, en raison du manque de crédibilité des institutions et du contexte politique en Grèce, des éléments «exacerbés par l'incertitude sur les perspectives d'une reprise équilibrée et soutenue».

C’est que le déficit public grec est attendu à 12,7% du produit intérieur brut (PIB). Et Fitch estime que la dette publique grecque pourrait dépasser les 120% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, et les 125% en 2011.

Hier, l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) avait indiqué avoir placé les perspectives économiques de la Grèce sous surveillance, avec une perspective négative. S&P, elle aussi, ne croit pas le gouvernement actuel capable de redresser la barre. Idem, Moody’s a menacé hier de dégrader la note de la Grèce.

Or, il faut savoir que toute dégradation de la note de crédit d’un pays se traduit automatiquement par un renchérissement du coût de la dette que supporte celui-ci. Le coup peut donc être rude pour un pays déjà en difficulté…

Résultat : les principaux marchés européens ont perdu quelque 2% dans la journée, que ce soit à Londres, Paris et Francfort.

BLOGUE : Venezuela, prochain Dubai?

De son côté, le président Barack Obama a indiqué aujourd'hui dans un discours que son gouvernement serait sur le point deréduire l'imposition des petites et moyennes entreprises (PME) afin de les inciter à investir, et surtout embaucher davantage de salariés. La veille, il avait confirmé que le plan de relance de l'industrie financière de 700 milliards de dollars américains - le Tarp - allait être finalement moins couteux que prévu initialement. Les économies ainsi réalisées serviront donc à réduire le déficit américain, mais aussi encourager la création d'emplois.

Avec Olivier Schmouker

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