Le dollar canadien repasse sous les 74 cents américains vendredi après que Statistique Canada a dévoilé que l’économie canadienne s’était contre toutes attentes contractée de 0,3% en octobre. Il s’agit du premier recul du PIB en cinq mois.
Le huard se négocie à 73,76 cents US peu après 9h30, en baisse de 0,53%.
Malgré la faiblesse du huard, le secteur manufacturier canadien continue de souffrir. Il s’est replié de 2% en octobre, soit la diminution mensuelle la plus marquée depuis décembre 2013, souligne Statistique Canada dans un communiqué.
L’activité a reculé tant dans la fabrication de biens durables que dans la fabrication de biens non durables. Les fabricants de machines, de produits métalliques et de première transformation de métaux ont été particulièrement touchés.
Pour Benoit P. Durocher, économiste principal chez Desjardins, la baisse du PIB réel survenue en octobre est «décevante dans un contexte où la plupart des prévisionnistes s'attendaient à une progression pratiquement nulle durant le mois». La diminution du PIB s'explique toutefois pas des facteurs ponctuels, dit-il.
Arlene Kish, économiste principale pour le cabinet américain IHS Global Insigth, ne se dit pas trop préoccupée par le recul inattendu de la production canadienne en octobre, étant donné qu'elle avait progressé au cours des quatre derniers mois. En revanche, il est rare de voir la production de toutes les industries productrices de biens fléchir en même temps comme cela a été le cas en octobre, dit-elle.
Nathan Janzen, économiste principal pour la Banque Royale, souligne de son côté le lent départ de l’économie canadienne au quatrième trimestre, mais minimise cette contreperformance par le fait que les données peuvent être très volatiles d'un mois à l'autre. Cela est notamment le cas dans les industries productrices de biens.
M. Durocher souligne un point important: le résultat décevant du PIB réel en octobre est «un rappel des nombreuses incertitudes qui entourent les perspectives économiques canadiennes». Il insiste par conséquent sur la nécessité de prolonger le statu quo des taux d'intérêt directeurs pour encore longtemps.
Cette perspective de faibles taux d'intérêt au Canada, qui intervient à un moment où ils remontent aux États-Unis, contribue à créer de la pression sur le huard.
Source: Presse canadienne
