Les Bourses nord-américaines évoluaient en baisse jeudi, les investisseurs étant échaudés par un rebond plus fort que prévu des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis et nerveux à l'idée d'une modification prématurée de la politique monétaire américaine.
À Toronto, l’indice S&P/TSX perd 69 points à 12 644, heurté par la poursuite de la baisse des titres des secteurs de l’énergie et des matériaux. L’action de Bombardier recule aussi de 6 % après avoir dévoilé des résultats inférieurs aux prévisions. Tim Hortons souffre aussi à la suite de ses résultats, tandis que SNC-Lavalin perd 2,9% en raison de nouvelles révélations sur ses activités en Afrique.
Le dollar canadien poursuit aussi son déclin: il cède 0,05 $ US à 98,14 $ US.
Wall Street avait déjà terminé nettement dans le rouge mercredi, les investisseurs s'interrogeant sur l'avenir de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque centrale américaine.
La prudence du marché à l'ouverture "se doit en grande partie aux inquiétudes liées à l'éventualité d'une réduction du volume de rachats d'actifs par la Fed" au lendemain de la diffusion des minutes de la dernière réunion de son comité de politique monétaire fin janvier, ont relevé les analystes de Wells Fargo.
En effet, ces minutes de la Fed ont révélé qu'un nombre important de ses dirigeants s'inquiétaient du cap actuel de la politique monétaire de l'institution, ce qui pourrait la contraindre à diminuer plus tôt que prévu son soutien à la reprise économique du pays.
Le concours financier de la Fed passe notamment par des rachats d'actifs à hauteur de 85 milliards de dollars par mois.
Plombant encore davantage le moral des opérateurs, "les nouvelles inscriptions (hebdomadaires) au chômage ont rebondi plus que prévu tandis que les prix à la consommation sont restés inchangés" en janvier, ont noté les experts de Charles Schwab.
En cours de matinée, une salve de statistiques contrastées n'ont pas su rassurer les investisseurs, avec notamment une baisse accentuée en février de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis).
En revanche, un indice regroupant dix indicateurs censés donner une idée de l'évolution de la conjoncture aux Etats-Unis dans les six mois à venir a progressé en janvier, et dans l'immobilier, l'embellie continuait avec une nouvelle augmentation en janvier des ventes de logements anciens aux Etats-Unis.
La contraction de "l'activité privée dans la zone euro (en février) a également miné les marchés financiers, freinant les retombées positives de résultats trimestriels bien reçus de Wal-Mart", qui est une valeur de l'indice Dow Jones, ont continué les analystes de Charles Schwab.
En dépit de prévisions prudentes pour cette année, le numéro un mondial de la distribution, qui a largement dépassé les attentes en 2012/13 grâce à un solide quatrième trimestre et une fiscalité moins lourde, progressait de 2,51% 70,95 dollars.
A l'inverse, les performances décevantes du constructeur de voitures électriques Tesla Motors faisaient plonger son titre de 9,43% à 34,90 dollars.
Le numéro deux américain du gaz, Chesapeake, qui a publié un bénéfice et un chiffre d'affaires trimestriels supérieurs aux attentes, et qui a blanchi son patron et fondateur Aubrey McClendon, soupçonné d'enrichissement personnel au détriment de l'entreprise, montait de 0,74% à 20,39 dollars.
Avant la sortie de leurs résultats à la clôture, le constructeur informatique HP baissait de 0,78% à 16,57 dollars et l'assureur américain AIG cédait 1,30% à 37,08 dollars.
Avec AFP
