TVA toujours aussi embêtée par Netflix et Radio-Canada

Publié le 10/05/2016 à 14:29

TVA toujours aussi embêtée par Netflix et Radio-Canada

Publié le 10/05/2016 à 14:29

Par Alain McKenna

(Photo: Groupe TVA)

L'année 2015 a été sensiblement meilleure que 2014 pour le Groupe TVA (Tor., TVA.B), financièrement parlant, et 2016 reprend la même cadence. Cela n'empêche pas sa présidente et chef de la direction, Julie Tremblay, d'être embêtée par le rôle prépondérant de Netflix dans le marché québécois, et de la surenchère d'ICI Radio-Canada dans l'acquisition de séries américaines.

Malgré un secteur télévisuel ayant fait 30% mieux en 2015 que l'année précédente, TVA continue de craindre la menace posée par le service américain Netflix, et surtout le «chèque en blanc» de 675 millions de dollars accordé par Ottawa à ICI Radio-Canada sur les cinq prochaines années.

«Nous sommes ahuris par le nombre d'annonces (de nouvelles séries à l'antenne) de Radio-Canada», a résumé Julie Tremblay, mardi matin, devant une poignée d'actionnaires. Tant TVA que V Télé et le groupe Serdy (Évasion, Zeste) ont demandé à ce que le mandat du diffuseur public soit revu afin de laisser plus de marge de manœuvre au privé.

«Ça risque de faire basculer l'équilibre du marché télévisuel canadien», a réitéré Mme Tremblay. Le diffuseur montréalais en a surtout contre la surenchère de Radio-Canada du côté des annonces de programmation, où les nouvelles émissions déboulent à un rythme «jamais vu» depuis février, et dans l'achat de séries américaines de grande envergure, souvent au détriment de TVA, son principal rival francophone.

L'avenir passe par l'exportation

Malgré la fermeture de sa chaîne Argent, et en dépit de l'absence du Canadien de Montréal dans les séries éliminatoires de la LNH, TVA a réitéré sa confiance dans ses chaînes spécialisées, «un risque calculé», selon sa présidente. C'est plutôt le virage graduel du public québécois vers Google et Netflix, et son impact sur le marché publicitaire, qui représente le défi à relever à moyen terme.

La solution de TVA serait que l'industrie audiovisuelle québécoise développe une stratégie d'exportation et de vente de séries à l'étranger. Mais pas question pour TVA d'en assumer tout le risque: c'est aux producteurs d'agir. «Avec l'écoute en rafale et le numérique, le statu quo n'est pas une option. Il faut modifier l'écosystème de production pour créer des incitatifs à la prise de risques en vue de l'exportation», estime Mme Tremblay, reprenant les propos tenus par Pierre Dion, PDG de Québecor, qui est actionnaire à 99,97 % du Groupe TVA, devant l'Association québécoises des producteurs médiatiques (AQPM), début mai.

Une diversification qui rapporte

Groupe TVA a connu une meilleure performance au premier trimestre de 2016, terminé le 31 mars, par rapport à la même période il y a un an. La société a enregistré une perte nette attribuable aux actionnaires de 7,4 millions de dollars ou 0,17$ par action, par rapport à 14,7 millions en 2015.

Le groupe a aussi publié ses revenus totaux pour l'exercice 2015, qui se chiffrent à 589,9 millions de dollars, pour un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) de 47,4 millions, mais une perte nette attribuables aux actionnaires de 55,2 millions de dollars. Des revenus en baisse de 20 % ont fait des magazines de TVA Publications le boulet au pied du groupe montréalais.

L'acquisition des magazines de Transcontinental devrait améliorer ce bilan en 2016, qui a d'ailleurs doublé, à 2,06 millions de dollars, au premier trimestre 2016. Les studios MELS ont aussi ajouté 2,12 millions de dollars au bénéfice du groupe en début d'année, représentant déjà pour 10% des revenus totaux.

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