Qu'arrivera-t-il si l'Écosse dit «oui»?

Publié le 09/09/2014 à 07:53

Qu'arrivera-t-il si l'Écosse dit «oui»?

Publié le 09/09/2014 à 07:53

Par AFP

Photo: Bloomberg

Avec des sondages qui donnent désormais partisans et opposants de l'indépendance de l'Écosse au coude-à-coude, Londres commence à sérieusement réfléchir aux conséquences d'une victoire du oui, politiques, diplomatiques et économiques.

Si Alex Salmond, le Premier ministre écossais et leader de la campagne pour l'indépendance, s'est voulu rassurant en affirmant qu'une Écosse indépendante conserverait la même monnaie, son appartenance à l'Union européenne (UE) et sa souveraine, la Reine Elizabeth II, sur tous ces points et bien d'autres, rien n'est acquis.

Dans un premier temps, un vote pour le oui ne se matérialisera pas par des changements spectaculaires immédiats, mais sonnera le coup d'envoi de négociations complexes pour aboutir à l'indépendance effective de la région septentrionale du Royaume, qui a déjà été fixée au 24 mars 2016 par le Parti national écossais (SNP) de M. Salmond.

Sur le plan économique, alors que l'incertitude qui règne actuellement pèse déjà sur la valeur de la livre britannique, le SNP a dit vouloir continuer à user de cette monnaie. Un droit qui lui est dénié pour l'instant par Londres qui refuse une union monétaire sans union politique.

Alex Salmond en retour menace de renégocier le partage de la dette que son parti souhaite pour l'instant voir répartie sur la base de la contribution passée au budget de l'union ou sur celle de la taille de la population écossaise (5,2 millions d'habitants).

Va aussi se poser la question de la répartition des richesses pétrolières de la mer du Nord. Selon les experts cités par les médias britanniques, on devrait s'acheminer vers une distribution géographique, suivant la ligne de partage des eaux de pêche, ce qui donnerait à l'Écosse 91% des revenus.

Le SNP, qui vante son sentiment pro-européen (face au gouvernement britannique qui a promis un référendum sur l'appartenance du pays à l'UE), veut qu'une Écosse indépendante fasse partie de l'Union européenne. Edimbourg devrait cependant emprunter le processus d'adhésion fastidieux, à l'instar des autres postulants.

Entre autres questions pragmatiques soulevées par le Times mardi, se trouvait celle ci: y-aura-t-il une frontière et faudra-t-il un passeport pour voyager entre l'Ecosse et ses voisins? La réponse dépendra de la décision prise à Edimbourg de s'aligner, ou pas, comme le laisse entendre le SNP, sur la politique d'immigration de plus en plus restrictive de Londres.

Sur le plan politique, il n'est pas question pour le moment de repousser les élections générales prévues en mai 2015 à une date qui serait à déterminer, postérieure à l'indépendance effective de l'Écosse. Le mandat des élus écossais au Parlement de Westminster se verrait en revanche raccourci.

Enfin qu'adviendra-t-il de la monarchie? Le SNP s'est engagé à ce que l'Écosse indépendante continue de prêter allégeance à la reine Elizabeth II. Toutefois, le camp républicaniste qualifie de plus en plus ouvertement la monarchie "d'anachronisme".

 

 

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