Pourquoi le prix à la pompe dépasse-t-il 1,50 $ le litre?

Publié le 07/05/2014 à 11:47

Pourquoi le prix à la pompe dépasse-t-il 1,50 $ le litre?

Publié le 07/05/2014 à 11:47

Par Olivier Schmouker

Les taxes élevées entrent en ligne de compte. Photo: Bloomberg

Nombre d'automobilistes québécois, en particulier dans la région de Montréal, ont eu la désagréable surprise de voir récemment le prix de l’essence franchir la barre symbolique du 1,50$ le litre. Un phénomène a priori d'autant plus curieux que les cours pétroliers demeurent en dessous des niveaux atteints lors de l'été 2008, où le prix à la pompe avait atteint des sommets historiques.

Faut-il blâmer la gourmandise des détaillants de stations-services? Non, pas vraiment, d'après une étude de Desjardins Études économiques signée par Mathieu D'Anjou, économiste principal. «Quand le prix a atteint 1,53$ le litre dans certaines stations-services de Montréal, il est vrai que certains détaillants avaient fait soudainement bondir leur marge par rapport au prix plancher à plus de 10¢ le litre. Mais de telles exagérations du côté des marges ne durent cependant jamais très longtemps, et le prix à la pompe est d'ailleurs rapidement redescendu à près de 1,45$ le litre», explique-t-il.

En fait, le principal déterminant du prix à la pompe est, comme toujours, le coût du pétrole brut. Ce dernier reflète la situation mondiale, non la situation locale. «Les troubles dans plusieurs pays du Moyen‑Orient (Lybie, Iran, etc.) ont limité la progression de l’offre mondiale de pétrole. Si l’on ajoute à cela les tensions importantes suscitées par l’Iran et la Russie, il n’est pas surprenant de voir que les prix internationaux du brut demeurent élevés», indique l'étude intitulée Plusieurs facteurs gonflent les prix de l'essence au Québec.

Le prix du pétrole qui influence aujourd'hui le prix de l’essence au Québec est le prix du pétrole Brent. Si ce pétrole-là demeure très cher d’un point de vue historique, aux environs de 110$ US le baril, il est significativement en dessous de son sommet de plus de 145$ US le baril atteint durant l’été 2008.

Pourquoi alors le prix de l’essence est-il aujourd'hui similaire à la pompe? Le coupable est facile à identifier : une différence marquante par rapport à 2008 est la forte augmentation des taxes sur le carburant au Québec. C'est que face à la détérioration des finances publiques découlant de la récession de 2008‑2009, le gouvernement du Québec a décrété quatre hausses consécutives de 1¢ le litre d’essence de la taxe d’accise provinciale.

La taxe pour financer le transport en commun dans la région de Montréal a également été augmentée de 1,50¢ le litre. L’augmentation de 2% de la TVQ (taxe de vente du Québec) est aussi venue toucher directement les prix à la pompe. Un prix de 1,45$ le litre à Montréal reflète ainsi environ 51¢ de taxe aujourd’hui, comparativement à environ 43¢ en 2008. «Une différence notable», souligne l'étude.

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