Les coups de coeur de six gestionnaires


Édition du 08 Février 2014

Les coups de coeur de six gestionnaires


Édition du 08 Février 2014

Par Dominique Beauchamp

La suggestion de Ralph Lindenblatt, de Franklin Bissett Asset Management: Reitmans (Tor., RET.A, 5,52 $)

Famille : La famille Reitman contrôle 56,6 % des droits de vote.

Le détaillant octogénaire souffre plus que jamais de la rivalité intense que lui livrent les nombreux détaillants étrangers qui se sont installés au pays. Le recul du huard réduit aussi son pouvoir d'achat à l'étranger.

Pas étonnant que l'exploitant montréalais de 900 boutiques de vêtements pour femmes ait récemment été obligé de charcuter son dividende de 75 % pour préserver ses liquidités décroissantes.

Ralph Lindenblatt croit justement que le plongeon de 60 % de l'action de Reitmans depuis un an reflète déjà amplement toutes ces mauvaises nouvelles, conférant au titre un bon potentiel de revirement.

«Dans le passé, la société s'est adaptée à d'autres périodes de ralentissement et aux changements dans la concurrence. Elle survivra à cette période difficile», indique-t-il.

M. Lindenblatt appuie la décision de Reitmans réduire le dividende. Cela lui laisse des liquidités pour racheter ses actions à prix d'aubaine et pour envisager des acquisitions en plein creux de son industrie, ajoute le gestionnaire de portefeuille.

L'accumulation d'un bloc de 13,8 % par l'assureur Fairfax Financial intrigue aussi M. Lindenblatt, même s'il ne connaît pas les réelles intentions de Prem Watsa, l'investisseur à la tête de l'assureur, ni la façon dont la famille Reitman accueille ce nouvel actionnaire.

«Primo, le bloc de 13,8 % est significatif. Secundo, Fairfax est un investisseur patient comme nous», dit-il.

En 2009, Fairfax a rescapé le détaillant de meubles The Brick en lui prêtant 45 M$ de fonds, pour ensuite devenir un important actionnaire et orchestrer son redressement.

En 2012, son rival Leon's Furniture a offert une prime de 54 % afin de mettre la main sur The Brick, pour 700 M$.

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La suggestion de Stephen Gauthier, de Fin-XO Valeurs mobilières, et de Christian Cyr, de Fiera Capital: Industries Lassonde (Tor., LAS.A, 113,50 $)

Famille : Pierre-Paul Lassonde contrôle 92,1 % des droits de vote.

Le producteur de jus Oasis a tous les ingrédients de l'entreprise modèle que M. Gauthier recherche : une stratégie de croissance lente, mais rentable à long terme, qui donne de bons rendements du capital et qui mène ses activités dans un secteur relativement stable.

Ses revenus ont crû à un rythme annuel de 14,8 % depuis cinq ans ; ses bénéfices, de 10,4 %, et son dividende, de 14 %.

«Ce qui les intéresse, c'est de s'enrichir à long terme par la lente accumulation des profits, et non pas les résultats du prochain trimestre», évoque M. Gauthier.

L'entreprise de Rougemont, en Montérégie, est exemplaire en matière de valeur économique ajoutée, une approche que pratique Stephen Gauthier.

Cette méthode consiste à cibler des entreprises qui réalisent un rendement du capital investi supérieur à ce qu'il leur en coûte pour se financer. Lassonde affiche un rendement du capital de 12 %, le double de son coût en capital de 6 %.

Son titre a atteint la marque historique de 118,40 $ le 20 janvier, soit 53 % de plus qu'un an plus tôt. Il s'apprécie pour les bonnes raisons, assure M. Gauthier.

Malgré son importante poussée boursière, le titre est encore bon marché. Il se négocie à un multiple de 16,9 fois ses bénéfices des 12 derniers mois, par rapport à une moyenne de 14 fois depuis 10 ans.

«Pour une entreprise dans le secteur des produits de consommation courante ayant une excellente rentabilité et sa croissance, ce n'est pas une évaluation élevée», précise M. Gauthier.

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