La croissance du Québec freinée, selon la RBC

Publié le 10/09/2012 à 10:15, mis à jour le 10/09/2012 à 14:23

La croissance du Québec freinée, selon la RBC

Publié le 10/09/2012 à 10:15, mis à jour le 10/09/2012 à 14:23

Par Olivier Schmouker

2012 s'annonce comme une mauvaise année pour le Québec... Photo: Bloomberg.

Les Services économiques de la RBC ont abaissé leurs prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel du Québec pour 2012, en le faisant passer de 1,6 à 1,0%.Pourquoi? Parce que ses experts sont «très déçus des reculs mensuels des estimations du PIB réel, de mars à mai», lesquels indiquent que «l'économie québécoise s'est vraisemblablement contractée au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent».

C'est que faire aujourd'hui des prévisions économiques est devenu «tout un défi». «Les indicateurs clés, comme l’emploi, ont été particulièrement volatils au cours de la dernière année et un certain nombre de facteurs spéciaux – notamment un hiver étonnamment chaud, des mois de protestations des étudiants et les craintes face à l’économie mondiale – ont compliqué l’analyse économique de la province», dit Robert Hogue, économiste principal, de la RBC, et auteur de l'étude.

Cela étant, les estimations mensuelles du PIB réel publiées par l’Institut de la statistique du Québec ont régressé lors des quatre des cinq premiers mois de 2012. «Cette contraction contraste avec la croissance nationale enregistrée et nos attentes précédentes quant à la reprise du dynamisme après la croissance léthargique des quatre précédents trimestres», ajoute-t-il.

Depuis le début de l’année, l’économie du Québec se situe à peine plus loin d’où elle était à la même période l’année dernière – en hausse d’à peine 0,4%. Le manque de vigueur a été apparent dans plusieurs secteurs, tant au privé qu’au public :

– Au privé, la production est demeurée essentiellement au même point dans les secteurs de la fabrication, du commerce au détail et de la construction, alors qu’elle a chuté dans les secteurs des services publics, l’agriculture, la foresterie, les arts et les loisirs.

– Au public, les déclins se sont fait sentir dans l’éducation et l’administration publique.

Un certain nombre de facteurs ont contribué à cette faiblesse, notamment un arrêt de travail de six mois à une aluminerie, qui a nui à la principale marchandise d’exportation du Québec; un hiver étonnamment plus clément réduisant ainsi la demande en électricité ; les mois de protestations des étudiants interrompant ainsi l’année scolaire des universités de la province ; la récente frousse économique mondiale et la volatilité des emplois dans la province qui mine la confiance des consommateurs. «Les contraintes budgétaires au fédéral et au provincial y ont aussi joué un rôle», souligne-t-il, sans pour autant donner de précisions à ce sujet.

Les experts de la RBC prévoient toutefois que la plupart de ces facteurs cesseront bientôt de freiner l’activité économique de la province. On devrait assister à «une reprise modérée de la croissance qui atteindrait sa moyenne de 10 ans de 1,7% d’ici 2013». L’amélioration des perspectives en matière d’exportations québécoises vers le marché américain et d’importants investissements dans la province (particulièrement dans le secteur des ressources) devraient être les moteurs clés de cette reprise.

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