Un endettement record pour les ménages et l'envolée des prix des logements font peser des risques à l'économie canadienne, a estimé jeudi le gouverneur de la banque centrale Stephen Poloz.
«Les vulnérabilités financières des ménages continuent de s’accroître», a déclaré le patron de la Banque du Canada en avançant deux points critiques, «l’endettement des ménages et les déséquilibres sur le marché du logement». Avec des taux d'intérêt à des niveaux historiquement bas depuis plusieurs années, les ménages ont continué de recourir aux crédits pour à la fois l'achat de logement ou la consommation.
Au troisième trimestre, le niveau d'endettement des ménages était de 166,9% du revenu disponible, soit une dette de 1,67 dollar pour chaque dollar de revenu disponible, avait indiqué mercredi l'institut de la statistique. Lire l'article publié à ce sujet.
Parallèlement, depuis plusieurs mois, l'envolée des prix de l'immobilier dans des villes comme Vancouver ou Toronto a soulevé l'inquiétude des responsables monétaires et politiques et des mesures ont été prises pour tenter de freiner la frénésie de certains investisseurs étrangers.
Retombées floues
Les étrangers vont acquitter maintenant un impôt sur la plus-value lors de la revente. Le gouvernement a aussi relevé de 5% à 10% la mise de fonds minimale pour l’achat d’un bien au-delà de 500.000 dollars canadiens (360.000 euros).
Au niveau local, la province de la Colombie-Britannique a imposé en août une taxe supplémentaire de 15% pour l'achat d'un bien immobilier à Vancouver par des ressortissants étrangers.
Pour Stephen Poloz, «la progression des prix a commencé à ralentir de façon notable à Vancouver, mais il est trop tôt pour déterminer la nouvelle tendance» née de ces dispositions fiscales. «La situation demeure toutefois très incertaine, et aucun signe d’une modération similaire dans la région de Toronto n’a été observé», a-t-il dit.
«Un ralentissement du marché du logement (...) peut contribuer à atténuer les inquiétudes entourant la stabilité financière» tout en laissant «l’endettement des ménages à un niveau très élevé», a estimé le gouverneur de la banque centrale.
