Heineken rejette une offre de SABMiller

Publié le 15/09/2014 à 07:36

Heineken rejette une offre de SABMiller

Publié le 15/09/2014 à 07:36

Par AFP

Photo; Shutterstock

Le brasseur néerlandais Heineken a annoncé avoir repoussé une offre de rachat de son concurrent britannique SABMiller, la famille fondatrice ayant opté pour l'indépendance de la société plutôt que la vente de ses actifs.

L'offre de SABMiller, dont le montant n'a pas été précisé et qui n'était pas sollicitée, aurait pour but de mettre le groupe d'origine sud-africaine à l'abri du numéro un de la bière le belge AB InBev, alors que les marchés ont spéculé ces dernières semaines sur une possible opération géante dans le secteur.

Dans un communiqué publié dans la nuit après des rumeurs de presse, Heineken a indiqué avoir consulté son principal actionnaire, la famille Heineken. Celle-ci a décidé que cette offre était «irréalisable»: «la famille Heineken a informé SABMiller, Heineken et Heineken Holding N.V. de son intention de protéger l'héritage et l'identité de Heineken en tant que compagnie indépendante».

«La famille Heineken et la direction de Heineken N.V. estiment que l'entreprise sera capable de continuer à croître et apporter de la valeur à ses actionnaires», ajoute Heineken, signifiant son intention de ne pas faire d'autres commentaires sur cette offre.

La famille Heineken, héritière des fondateurs au XIXe de la société néerlandaise, possède une part majoritaire d'Heineken Holding, qui possède à son tour une part majoritaire du groupe Heineken.

«La famille a dans ce cas un intérêt contrôleur, sans leur autorisation, il ne peut rien se passer», a affirmé à la radio néerlandaise BNR Corné van Zeijl, analyste du fond néerlandais de gestion d'actifs Actiam.

«En ce moment, ils ont des actifs de 9 milliards d'euros et je me demande s'ils sont prêts à abandonner la famille en échange de quelques milliards de plus", a-t-il ajouté.

Tom Muller, de la banque d'affaires Theodoor Gilissen, assure à l'AFP que la famille Heineken n'a aucune raison de vendre son entreprise: «Heineken est une belle société, suffisamment solide pour se battre contre la concurrence dans le monde entier».

«Les affaires se portent bien et il n'y a aucune raison urgente de vendre», ajoute-t-il, soulignant que «la famille a déjà beaucoup d'argent».

Échapper à InBev?

Heineken est le troisième brasseur mondial et est estimé à 35 milliards d'euros, tandis que SABMiller est le deuxième groupe du secteur, avec une valeur d'environ 70 milliards d'euros. Le numéro un mondial, le groupe d'origine belge InBev, est évalué à 140 milliards d'euros, selon le quotidien néerlandais Financieel Dagblad (FD).

"Les grands groupes de bière ont ces dernières années acquis beaucoup de sociétés", ajoute M. van Zeijl: "la raison pour laquelle SABMiller veut acheter Heineken est probablement à cause du fait qu'AB InBev voulait acquérir SABMiller".

Selon le FD, InBev a acquis pour 100 milliards de dollars de marques au cours des dix dernières années, notamment les bières Corona et Budweiser.

Avec le rachat d'Heineken, SABMiller augmenterait son chiffre d'affaires de 20 milliards d'euros ainsi que sa présence sur les marchés des économies émergentes, comme l'Afrique ou l'Asie, souligne le FD.

Heineken s'est beaucoup développé sur ces marchés ces dernières années, notamment en Asie avec le rachat de la brasserie APB, qui produit la bière Tiger, ainsi qu'au Mexique.

"Même si ce n'est pas pour se protéger d'InBev, une telle offre a du sens au niveau du marché pour baisser les coûts et augmenter les marges, par exemple", explique Joost van Dijck, un autre analyste de la banque d'affaires Thedoor Gillissen.

L'action du brasseur SABMiller bondissait de 5,23% à 3.583 pence lundi vers 08H45 GMT à la Bourse de Londres alors que le groupe s'est refusé à tout commentaire.

Selon Tony Cross, analyste chez Trustnet, "certains s'inquiètent désormais du fait qu'AB InBev puisse faire une offre hostile" sur SABMiller, a-t-il ajouté.

SABMiller commercialise des bières dans le monde entier sous des marques locales et contrôle notamment les marques Peroni et Miller. Heineken, outre la bière éponyme, commercialise également les marques Amstel et Dos Equis. AB InBev vend pour sa part entre autres la bière Stella Artois, au côté de la Corona et de la Budweiser.

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