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Les fabricants d'engrais norvégien Yara International et américain CF Industries ont annoncé mardi discuter d'une «potentielle fusion entre égaux» susceptible de donner naissance à un poids lourd mondial des engrais azotés et à un grand rival pour la canadienne Potash Corp (Tor., POT)
«Les discussions en sont à un stade préliminaire et il n'y a aucune garantie que ces discussions déboucheront sur une quelconque transaction», a indiqué Yara dans un bref communiqué. CF Industries en a publié un aux termes à peu près similaires.
L'annonce a propulsé l'action Yara à la hausse: dans les premiers échanges, le titre s'adjugeait 8,69% à la Bourse d'Oslo.
«C'est clairement une combinaison intéressante qui donnerait au nouveau groupe accès à l'Amérique du Nord et à l'Europe», deux marchés majeurs pour les engrais minéraux, a déclaré à l'AFP Daniel Johansson, analyste chez Fondsfinans.
Le poids prépondérant de la nouvelle entité éventuelle, notamment dans l'ammoniac et dans l'urée, l'obligerait sans doute toutefois à se défaire de certains actifs, selon l'analyste.
Également très présent en Amérique du Sud, Yara cherche depuis longtemps à s'ouvrir les portes du marché nord-américain, où son partenaire putatif possède sept grosses usines de produits azotés.
En 2010, le norvégien avait tenté de s'emparer de l'américain Terra mais avait finalement dû s'incliner face précisément à CF Industries, qui l'avait emporté avec une offre de 4,7 milliards de dollars.
L'opération avait par la même occasion permis à CF Industries de grossir sensiblement au point de dissuader le canadien Agrium qui le convoitait au même moment.
CF Industries pèse aujourd'hui 12,7 milliards de dollars, un petit peu moins que Yara, dont la capitalisation était de 13,6 milliards de dollars mardi, avant l'ouverture de la Bourse.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Yara, Esben Tuman, a précisé que Yara a révélé l'existence de ces négociations parce que le groupe redoutait qu'elles soient ébruitées.
Il a décliné tout commentaire supplémentaire sur la nature et le calendrier des discussions.
Une transaction nécessiterait l'aval de l'État norvégien, qui détient 36,2% de Yara. Arrivé au pouvoir en octobre dernier, le gouvernement de droite a affiché sa volonté de réduire le poids de l'État dans l'économie du pays mais il refusait de se prononcer mardi.
"Nous sommes informés de la tenue de discussions mais nous précisons que nous n'avons pas pris position dans cette affaire", a indiqué Trond Viken, porte-parole du ministère du Commerce et de l'Industrie.
Vers 12h40, le titre de Potash gagne 0,31$ à 38,73$.
