Baisse du dollar canadien: Il ne faut pas avoir peur d'investir aux États-Unis


Édition du 14 Février 2015

Baisse du dollar canadien: Il ne faut pas avoir peur d'investir aux États-Unis


Édition du 14 Février 2015

[Photo: Shutterstock]

Lorsque le dollar canadien a atteint son sommet historique de 1,10 $ US en novembre 2007, personne ne se demandait si le moment était propice pour acheter des actions de sociétés américaines. On se doutait bien que notre huard volait trop haut et que son éventuel retour sur terre allait gonfler à terme les rendements obtenus sur ces titres. Mais aujourd'hui, à 80 ¢ US, est-ce que le jeu en vaut encore la chandelle ? La réponse à cette question est oui. Voici pourquoi.

«Je ne vois pas de gros risques à acheter des compagnies américaines», dit Stephen Gauthier, gestionnaire principal et stratège chez Fin-XO Valeurs mobilières, de Montréal. «La principale raison, c'est qu'on y trouve un plus grand choix de sociétés bien gérées, moins cycliques et bien diversifiées à l'échelle mondiale.»

«C'est comme au hockey quand on veut former une équipe», illustre pour sa part François Rochon, président et gestionnaire de portefeuille chez Giverny Capital. «On veut trouver les meilleurs joueurs pour gagner, qu'ils soient russes, suédois ou norvégiens. Le pays d'origine ne devrait pas être un critère.»

Très bien. Mais encore. Avec un huard qui a perdu de l'altitude au même rythme que le prix du baril de pétrole, un mouvement accentué récemment par la décision surprise de la Banque du Canada de réduire son taux directeur, est-ce que payer le gros prix en dollars canadiens pour acheter des actions américaines ne risque pas de grever les rendements au cours des prochaines années ?

Pas pour la peine, croient les gestionnaires interrogés. D'une part, à moins d'un événement que personne ne peut prévoir, les probabilités d'un rebond très substantiel du dollar canadien à moyen terme semblent bien minces (voir autre texte). D'autre part, le marché boursier américain, même s'il a connu une très forte progression depuis la crise de 2008-2009, n'est pas excessivement cher.

«Actuellement, la Bourse américaine se négocie à 16,5 fois les profits prévus. Ce n'est pas une aubaine, mais ce n'est pas non plus exagéré, affirme Clément Gignac, vice-président principal et économiste en chef chez l'Industrielle Alliance. Payer 16,5 fois les bénéfices, ça ne me donne pas de problèmes de sommeil.»

L'économie américaine sur une bonne lancée

En guise de comparaison, la Bourse de Toronto s'échange à environ 15 fois les bénéfices prévus. C'est moins qu'aux États-Unis. Mais les perspectives économiques canadiennes sont beaucoup plus ternes qu'au sud de la frontière. Alors qu'ici, les économistes revoient à la baisse leurs prévisions de croissance en raison de la chute du pétrole, l'économie américaine semble au contraire sur une bonne lancée, meilleure en tout cas que celle de la plupart des autres pays développés, que ce soit en Europe ou au Japon.

«Je prétends qu'on n'est pas dans la cinquième mais dans la première année d'expansion aux États-Unis, dit M. Gignac. On vient à peine de récupérer les emplois qui avaient été perdus pendant la crise financière.»

Non seulement les perspectives économiques aux États-Unis sont meilleures, mais au Canada, le marché boursier est beaucoup trop concentré (33 %) dans le secteur des ressources naturelles (énergie et métaux). Or, souligne Stephen Gauthier, les matières premières sont entrées dans un cycle de baisse qui durera plusieurs années, notamment à cause du ralentissement de la Chine, le principal consommateur. Et l'autre grand secteur de la Bourse canadienne, celui des banques, est relativement cher, d'autant plus que leur profitabilité souffrira des prêts consentis aux sociétés pétrolières et au secteur immobilier albertain.

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