Le titre de la Banque Nationale est-il sous-évalué?


Édition du 07 Mars 2015

Le titre de la Banque Nationale est-il sous-évalué?


Édition du 07 Mars 2015

[Photo: Bloomberg]

Le titre de la Banque Nationale (Tor., NA, 48,11 $) serait-il sous-évalué ? La direction de l'institution a lancé le débat il y a quelques jours, lorsqu'en parallèle à ses résultats du premier trimestre, elle a annoncé qu'elle se délestait d'une partie de sa participation dans Fiera Capital, participation qu'elle avait acquise en 2012 en lui cédant sa division de gestion de fortune Natcan.

La Nationale vendra neuf millions de ses actions de Fiera en mars par l'intermédiaire d'un placement privé. Sa participation passera alors de 35 à 22 %.

La direction de la banque dit vouloir conserver une importante participation dans Fiera et explique le délestage principalement par sa volonté d'augmenter son ratio de capitalisation des fonds propres attribuable aux actions ordinaires (CET1). Elle souhaite amener son niveau de capitalisation à 9,5 % de l'actif (actuellement à 9,3 %) afin de pouvoir amorcer un programme de rachat d'actions. La Banque Nationale croit que son titre est sous-évalué et pense qu'elle devrait profiter de l'occasion pour racheter de ses actions à bon prix.

Sumit Malhotra, analyste de la Banque Scotia, estime que le programme de rachat d'actions pourrait s'amorcer au troisième trimestre de 2015.

Mais l'opération ne fait pas l'unanimité. «La banque veut améliorer sa position de capital, qui était depuis un moment la plus faible parmi les grandes banques canadiennes. Nous comprenons la mathématique à court terme, mais nous nous interrogeons sur le caractère stratégique de la décision. Nous aurions plutôt pensé que Fiera avait de meilleures perspectives de croissance que la Banque Nationale dans son ensemble», écrit l'analyste Robert Sedran, de Marchés mondiaux CIBC.

M. Sedran dit en outre ne pas trouver désirable qu'une banque dont le ratio de capitalisation CET1 est de 9,5 % rachète de ses actions dans l'environnement financier actuel, et souligne même qu'il se serait attendu à ce que le régulateur partage son point de vue.

Comment qualifier la rentabilité

Les résultats de la Nationale amènent plusieurs analystes à se gratter l'occiput.

Le bénéfice ajusté au cours du trimestre atteint 1,14 $ par action, alors que le consensus était à 1,12 $.

Le rapport trimestriel fait cependant état d'importants revenus en provenance des activités de négociation de la banque montréalaise sur les marchés financiers. Ceux-ci atteignent 258 M $, alors que les attentes se situaient généralement dans une fourchette entre 142 et 165 M $. C'est la meilleure performance à vie du segment, dont la marque précédente remontait au quatrième trimestre de 2009 (197 M $).

Plutôt que d'être saluée, la performance a jeté chez quelques-uns des doutes quant à la qualité des bénéfices de l'institution et à la force de ceux-ci pour l'exercice. «Nous diminuons nos prévisions parce que nous ne croyons pas que la performance dans les revenus de négociation est nécessairement soutenable», dit John Aiken, de Barclays Capital.

Le consensus des bénéfices pour 2015 est maintenant à 4,60 $ par action, celui pour 2016, à 4,86 $.

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