La vague de rachats d'actions qui a déferlé sur les sociétés canadiennes semble appelée à s'essouffler, si on se fie à la tendance aux États-Unis. Plusieurs entreprises phares américaines, comme Altria et 3M, ont suspendu récemment leurs rachats d'actions afin de préserver leur flexibilité financière.
La gravité du ralentissement économique pourrait inciter les sociétés canadiennes à suivre la tendance américaine.
Astral Media, par exemple, a récemment indiqué qu'elle rachèterait moins d'actions afin de consacrer ses fonds à l'acquisition de proies. Par prudence, Petro-Canada n'a pas racheté d'actions depuis trois mois.
Un survol des rachats d'actions réalisées en décembre et au cours des premiers jours de 2009 témoigne de la volonté de plusieurs entreprises canadiennes d'utiliser leur encaisse afin de tirer profit de la baisse marquée de leur titre. "Les rachats d'actions ne constituent pas un phénomène de masse. Je crois que chaque société prend sa décision en fonction de la qualité de son bilan. Ce serait ridicule de s'endetter pour racheter de actions quand les sources de financement se font rares", dit Philippe Le Blanc, président de Cote 100.
Le 31 décembre, BCE a dépensé plus de 170 millions de dollars (M$) pour racheter 7,5 millions de ses actions, à un prix variant entre 22,80 et 24,85 $. Le même jour, Brookfield Asset Management, Chemtrade Logistics Income, MINT Income Fund et Neo Material Technologies ont aussi investi au total plus de 70 M$ dans le rachat d'actions.
Pour sa part, la société immobilière Mainstreet Equity a racheté en janvier près du quart de ses actions en circulation, pour 20,7 M$.
Certaines entreprises ont même procédé à des rachats par enchères. C'est notamment le cas d'Exfo Ingénierie électro-optique, de Québec, qui a déboursé 30 M$ pour acquérir 7,7 millions de ses actions. Il s'agit du quart de ses actions en circulation.
