Avantage aux assureurs
Parce que les cours actuels reflètent bien la performance des principaux facteurs de croissance des banques, la firme de gestion Selexia tend à les sous-pondérer dans ses portefeuilles, explique Claude Boulos.
Mais c'est aussi parce qu'il existe présentement de meilleures solutions de rechange dans le secteur financier canadien, soit les sociétés d'assurance et les firmes de gestion de patrimoine, selon l'expert.
Les investisseurs peuvent privilégier les assureurs pour deux raisons, ajoute Denis Durand. D'abord, parce que leur évaluation boursière est plus basse que celle des banques. Ensuite, parce qu'ils profiteront de la hausse des taux d'intérêt qui devrait s'amorcer en 2015.
Les banques resteront tout de même un bon investissement. «À moins d'un sérieux revirement de l'économie, elles devraient offrir aux investisseurs le rendement annuel à long terme du marché boursier, soit de 8 % à 10 %, y compris les dividendes d'environ 4 %», dit Claude Boulos.
La Nationale victime de son succès
En raison de la récente poussée du cours de l'action de la Banque Nationale, certains analystes se montrent maintenant plus prudents pour les prochains trimestres. C'est le cas de Kevin Choquette, analyste chez Credit Suisse, qui réduit sa recommandation à «sous-performance» pour l'institution québécoise.
Depuis le 21 août, soit juste avant la publication des résultats trimestriels, l'action de la Banque Nationale s'est appréciée de 7 %, soit 6 % de plus que l'ensemble des autres banques. Depuis le début de l'année, elle a gagné 21 % par rapport à 16 % pour le groupe des institutions financières.
La Banque Nationale étant plus petite et plus régionale que les cinq autres grandes banques canadiennes, son titre s'est toujours négocié au rabais comparativement au groupe. Mais cet escompte est maintenant à son plus bas, estime Kevin Choquette. Son ratio cours/bénéfice est présentement égal à 94 % de celui du groupe, tandis que la médiane historique est de 86 %. «Comme la banque n'a atteint une telle évaluation que 5 fois au cours des 10 dernières années, nous croyons que le titre se butera à une certaine résistance au cours actuel», dit-il.
Par ailleurs, grâce à des acquisitions dans l'ouest du pays dans le secteur de la gestion de patrimoine, la banque québécoise est plus diversifiée sur le plan géographique, note Denis Durand. «C'est elle qui montre la plus forte croissance de toutes les banques dans ce secteur, ce qui justifie de moins en moins un escompte sur le prix de l'action.»