Gestionnaires et analystes moins enthousiastes envers les titres des banques


Édition du 20 Septembre 2014

Gestionnaires et analystes moins enthousiastes envers les titres des banques


Édition du 20 Septembre 2014

Par Jean Gagnon

Bien qu'elles aient publié il y a à peine deux semaines de bons résultats trimestriels, supérieurs pour la plupart aux attentes des analystes, les banques canadiennes suscitent peu d'enthousiasme auprès des investisseurs.

En effet, seule la Banque Nationale (Tor., NA, 53,01 $) s'est vraiment démarquée à la suite de l'annonce de ses résultats, le titre gagnant plus de 6 %. Les titres des autres banques se sont appréciés de 1 % à 2 %, sauf celui de la Banque de Montréal, qui a perdu environ 3 %.

Pourquoi cette appréciation plutôt limitée du cours des actions ? Cela tient surtout à la provenance des bénéfices, répondent les gestionnaires consultés par Les Affaires.

Les prêts aux particuliers, le secteur le plus important des activités des banques canadiennes, ont augmenté de 3 % à 4 % par rapport au même trimestre de l'année précédente, tandis que les prêts aux entreprises ont bondi de 6 % à 8 %, relate Claude Boulos, gestionnaire de portefeuille et associé chez Selexia. Sans être mauvais, ces résultats n'ont rien d'exceptionnels. Ce sont les résultats des secteurs de la gestion de patrimoine et des opérations sur les marchés financiers qui ont propulsé les bénéfices, grâce à des augmentations qui ont varié de 15 % à 30 %, selon les banques.

Ces secteurs pourront-ils répéter de telles performances ? Certains gestionnaires en doutent. Étant surtout constituée de revenus d'honoraires, la croissance des bénéfices en gestion de patrimoine est tributaire de l'augmentation des actifs sous gestion, mais aussi de la valeur de ces actifs, explique Denis Durand, associé chez Jarislowsky Fraser. «Pas surprenant que ces revenus augmentent de 20 % ou 30 %, car cela reflète la hausse des marchés boursiers au cours de la dernière année, dit-il. Ces performances se répéteront-elles ?»

Quant aux activités sur les marchés financiers, les deux ou trois derniers trimestres ont apporté beaucoup d'eau au moulin pour les banques, là encore grâce à la bonne tenue des Bourses. «Nous avons assisté à un grand nombre de nouvelles émissions d'actions et d'obligations par les sociétés et les gouvernements, ainsi que de nombreuses transactions de fusions et acquisitions», note M. Durand.

Chez RBC Marchés des Capitaux, l'enthousiasme à l'égard des titres bancaires diminue parce que ceux-ci se sont beaucoup appréciés. «Depuis le début de l'année, les cours des actions des banques ont augmenté plus rapidement que les prévisions de bénéfices», explique Darko Mihelic, analyste de RBC.

La médiane du ratio cours/bénéfice mesuré en fonction des bénéfices de la prochaine année est de 11,9 fois, comparativement à 10,3 fois il y a à peine 8 mois, estime-t-il. Cela rend les titres de banques moins intéressants, d'autant que les hausses de prévisions des bénéfices proviennent principalement du secteur des marchés financiers, toujours à la merci d'un renversement possible de tendance des Bourses, estime l'analyste de RBC.

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