La créativité au secours de Montréal

Publié le 02/11/2012 à 15:28

La créativité au secours de Montréal

Publié le 02/11/2012 à 15:28

BLOGUE. Quand on entend les témoignages aux audiences de la Commission Charbonneau, on peut être impatient de connaître avec exactitude l’ampleur des phénomènes de collusion et de corruption évoqués. Entre-temps, on peut aussi être très inquiets de l’impact négatif sur l’ensemble du Québec et en particulier sur la métropole. « La Palerme du nord », voilà l’image qui risque d’être associée à Montréal si ce n’est déjà fait! Imaginez l’impact sur nos entreprises et sur la réputation générale de la ville…

Je crois que miser plus que jamais sur le savoir et la créativité permettrait de redorer le blason de notre ville. Je ne parle pas ici d’un joli vernis pour masquer la situation mais de miser vraiment sur le dynamisme culturel de la ville, sur nos entreprises créatives, sur nos artistes, sur nos universités. Voilà notre force, voilà notre avantage comparatif.

Lorsqu’au début des années 2000, Boeing a décidé de déménager son siège social de Seattle, c’est le type d’avantage qui a permis à Chicago de remporter la course face à Dallas et à Denver. L’ancien PDG de Boeing Phil Condit a d’ailleurs affirmé que, dans leur examen final des trois villes en lice, l’entreprise trouvait que le centre-ville de Dallas manquait par exemple de « vibrancy ». Ils ont plutôt choisi le « Loop » de Chicago, son dynamisme universitaire et culturel comme autre élément positif, sans oublier toutes les infrastructures nécessaires aux affaires. Le maire de Dallas, Paul Dyer, a d’ailleurs dit par la suite que la décision de Boeing avait été un « wake-up call » pour la municipalité qui avait décidé, à partir de ce moment-là, d’investir davantage dans l’âme de la ville.

En 1997, l’entreprise Toyota décide d’installer une nouvelle usine en dehors du Japon. Plusieurs sites mondiaux s’offrent à elle. Elle va finalement choisir Valenciennes dans le nord de la France. En plus de toutes les raisons économiques, des réseaux de transports efficaces, de l’attractivité des marchés européens, cette ville a été aussi choisie car elle pouvait offrir les services demandés par les cadres japonais. C'est-à-dire : des hôpitaux efficaces, de bonnes écoles pour leurs enfants, des activités sociales et culturelles variées et de qualité.

La concurrence entre les villes est aujourd’hui mondiale. Les réputations se font et se défont à grande vitesse dans les médias électroniques et les médias sociaux. Alors, faisons de Montréal une véritable ville du savoir et de la créativité. Bien plus qu’un joli vernis, c’est un positionnement économique fort, un choix d’avenir. Surtout lorsque le vernis craque de partout!

Sébastien Barangé, Directeur des communications et affaires publiques de CGI. (Twitter @SBarange)

Sébastien a été journaliste à Radio-Canada et a collaboré au quotidien Le Devoir, il a par la suite été conseiller de Michaëlle Jean durant son mandat de gouverneure générale du Canada, de 2005 à 2010. Sébastien est reconnu pour son engagement envers la communauté montréalaise et siège au sein de plusieurs conseils d’administration dans les secteurs de l’éducation et de la culture.

président du comité exécutif d'artsScène Montréal (Business for the arts)

membre du conseil d'administration de la Fondation Michaëlle Jean

membre du conseil d'administration de la Fondation Tolérance

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