Comment faire baisser le salaire des PDG?

Publié le 05/03/2012 à 09:26, mis à jour le 09/03/2012 à 09:40

Comment faire baisser le salaire des PDG?

Publié le 05/03/2012 à 09:26, mis à jour le 09/03/2012 à 09:40

Ainsi, les trois chercheurs d’Allemagne ont scruté à la loupe les rémunérations des PDG de grandes entreprises implantées aux Etats-Unis, de 1993 à 2010. Pour ce faire, ils se sont servis de la base de données d’ExecuComp. Puis, ils ont pris différents palmarès sur les entreprises les plus admirées aux Etats-Unis, entre autres ceux des magazines Fortune et Forbes. Et ce, en considérant que les entreprises les plus admirées sont également les plus prestigieuses, c’est-à-dire celles dont le prestige rejaillit sur les employés, et donc le PDG. Enfin, ils ont regardé s’il y avait des corrélations entre tout cela.

Résultat? Je vous le donne dans le mille : les PDG des entreprises les plus prestigieuses sont en moyenne payés 9% de moins que leurs confrères. Les Steve Jobs, Eric Schmidt, et autres Meg Whitman étaient donc bel et bien les figures de proue d’un mouvement de fond. Curieux, n’est-ce pas?

Les trois chercheurs ont, eux aussi, été étonnés par leur trouvaille, et ont naturellement voulu en connaître l’explication. Ils ont alors creusé davantage, pour finir par découvrir un point commun à toutes les entreprises dites prestigieuses, à savoir leur bonne gouvernance. Qu’entend-on au juste par «bonne gouvernance»? Eh bien, plusieurs bonnes pratiques en matière de direction générale, et en particulier le fait que la rémunération du PDG est établie par un comité indépendant.

Cela a fait «Tilt!» dans l’esprit des chercheurs. Et vérification faite, ils ont mis au jour le fait que tout dépend du conseil d’administration (C.A.) :

> C.A. fort. Il sait que son entreprise est prestigieuse et que ce prestige va rejaillir directement sur le PDG. Fort de cette connaissance, il le fait subtilement savoir au PDG, qui accepte de bon gré d’être payé moins que ce qu’il devrait être.

> C.A. faible. Il n’a pas l’intelligence de jouer sa carte maîtresse au moment de négocier la rémunération du PDG, et paye donc plus qu’il ne devrait.

«Fierté et prestige sont les deux mots clés. Si le conseil d’administration arrive à faire comprendre au PDG qu’il peut retirer une immense fierté de diriger l’entreprise, ainsi qu’un grand prestige, alors il peut diminuer sa rémunération sans nuire à son efficacité», disent les chercheurs dans leur étude.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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