Startup Festival : les pools de hockey à l'origine d'une industrie milliardaire

Publié le 14/07/2011 à 23:31, mis à jour le 15/07/2011 à 13:48

Startup Festival : les pools de hockey à l'origine d'une industrie milliardaire

Publié le 14/07/2011 à 23:31, mis à jour le 15/07/2011 à 13:48

[Photo : Bloomberg]

Les présentations intéressantes se succèdent à un rythme effréné à l’occasion de Startup Festival, qui se déroule à Montréal du 13 au 15 juillet. Celle de du canadien Jason Bailey, toutefois, a tout particulièrement retenu mon attention. L’entrepreneur, qui a fondé Super Rewards, a largement contribué à faire de l'édition d'applications Facebook une industrie milliardaire. Zynga, la coqueluche des jeux sociaux dont la valorisation atteindrait aujourd’hui 20 milliards de dollars, faisait d’ailleurs partie de ses premiers clients.

Tout a commencé dans un garage de Vancouver, lorsque Jason Bailey a créé une application pour amener les pools de hockey sur Facebook. L’application était gratuite, mais pour tenter d’en tirer des revenus, il a eu l’idée d’y associer un système de devises virtuelles, qui sera baptisé Super Rewards. Au début, le programme lui permet d’amasser trois dollars par jour, puis quelques dizaines, puis bientôt 300. C’est alors que Jason Bailey se rend compte qu’il pourrait faire beaucoup plus d’argent en convainquant d’autres développeurs d’utiliser sa solution.

En 2007, les développeurs d’applications Facebook n’arrivaient pas à rentabiliser leurs créations seulement avec la publicité. Aussi, Bailey trouve en eux une oreille attentive et réussit peu à peu à les convaincre d’utiliser Super Rewards. L’entreprise du même nom, dont la grande rentabilité lui permet de se passer de capital de risque, grandit si rapidement que son chiffre d’affaires atteint les 100 millions de dollars en 2009. Durant la même année, Bailey vend l’entreprise 20 millions de dollars à Adknowledge, alors que des fonds en capital de risque étaient prêts à investir dans l’entreprise en fonction d’une valorisation beaucoup plus importante.

Jason Bailey n’a pas fait grand cas de ceux qui lui ont alors reproché d’avoir vendu l’entreprise trop tôt et à un prix trop bas. Ce dernier explique que sa décision reposait sur trois facteurs. D’abord, il croyait ne pas avoir les compétences requises pour administrer une entreprise réalisant un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars. Ensuite, quelque 50 % des revenus de Super Rewards dépendaient alors de Zynga d’un gros client qu’il n’a pas voulu identifier, qui le menaçait systématiquement de quitter le programme à défaut d’obtenir une part toujours grandissante de sa marge de profit. Finalement, la quasi-totalité des revenus de l’entreprise étaient générés sur Facebook, qui pouvait à tout moment changer les règles du jeu.

Finalement, l’amateur de pools de hockey a eu raison d’encaisser son chèque. En effet, Zynga a lancé sa propre devise virtuelle (sans valeur monétaire) en mars dernier, tandis que Facebook, qui a lancé sa propre devise, bannit les autres devises virtuelles ayant une valeur monétaire depuis le 1er juillet dernier. Ainsi, Super Rewards et ses concurrents sont depuis maintenant deux semaines privés de leur principale source de revenus. Aussi, Jason Bailey, qui a annoncé être officiellement chômeur, n’en était pas moins rayonnant durant sa présentation.

 

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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