[Photo : Bloomberg]
Durant la première édition de Startup Festival, qui s’est déroulé sur un quai du Vieux-Port de Montréal du 13 au 15 juillet dernier, pas une heure ne s’est déroulée sans qu’il ne soit question de capital de risque. Il n’y a là rien d’étonnant, quoique cette réalité n’est sans doute pas étrangère au phénomène que certains qualifient de nouvelle bulle technologique. Alors que les géants technos Apple, Cisco, Google, Microsoft sont valorisés à des multiples très moyens, force est de constater que, si bulle il y a, son influence se limite aux entreprises en démarrage. L’ancienne journaliste américaine, Chris Shipley, dont Mathieu Lavallée résume le propos ici, a consacré sa présentation à l’existence d’une bulle touchant essentiellement les entreprises en démarrage du secteur technologique.
L’obsession du capital de risque
Les investisseurs en capital de risque signent des chèques à des entreprises de plus en plus embryonnaires. Aussi, ces investisseurs, qu’ils soient des anges ou des fonds, étaient au centre des discussions durant le festival. Dans le cadre de son allocution, Jamie Siminoff, fondateur d’Unsubscribe.com, mettait par exemple en garde les entrepreneurs face aux dépenses inutiles : « Si vous avez un cellulaire dont le forfait coûte 100 $ par mois, considérez cette dépense comme une s’élevant 12 000 $ par année. Multipliez vos dépenses par 10, car gardez en tête que ceux qui ont investi dans votre entreprise s’attendent à multiplier leur investissement par 10. »
Randy Smerik a quant à lui donné une présentation dont le nom résume bien l’importance pour les entreprrises en démarrage de prévoir une «sortie», qui permet aux investisseurs d’obtenir leur rendement : « Be ready to be bought, your company is your product ». Vendredi, le diplômé de McGill, Ranjith Kumaran, à qui l’on doit le populaire service d’envoi de fichier YouSendIt, a abordé la question des relations avec les investisseurs. Notamment, il conseillait aux présidents fondateurs de s’assurer que leur conseil d’administration comporte davantage de membres loyaux envers lui qu’envers ses investisseurs.
Finalement, le fondateur de l’application de facturation en ligne FreshBooks, le Canadien Mike McDerment, a consacré son allocution aux investissements faits pour acquérir des clients. Insistant sur l’importance de mesurer le coût d’acquisition par client (CPA) et leur valeur à vie (LTV), ce dernier expliquait : « Les investisseurs en capital de risque ne veulent pas savoir si votre entreprise est extraordinaire ou connaître vos prévisions; ce sont ces chiffres-là qui les intéressent. »
Le capital de risque de plus en plus accessible à Montréal
Bien qu’il existe beaucoup plus de capital de risque en Californie qu'au Canada, il est désormais possible pour une entreprise en démarrage montréalaise d’accéder à ce type financement. Dans le cadre d’une table ronde impliquant deux anges et deux représentants de fonds américains, plusieurs d'entre eux ont déclaré qu’ils seraient prêts à investir dans une entreprise montréalaise si une occasion se présentait. La discussion était du reste animée par Jean-Sébastien Cournoyer, un partenaire de fonds montréalais Real Ventures, qui a investi dans plusieurs entreprises en démarrage d’ici.