Même si la gouvernance dont rêve le ministre devait faire économiser 220 M$ par année à compter de 2017, il faudra bien plus que cela pour freiner l'explosion des coûts de santé.
Selon l'Institute for Healthcare Improvement, 20 % des dépenses de santé aux États-Unis pourraient être évitées. En appliquant la moitié de ce pourcentage au Québec, ce sont 2,5 G$ de gaspillage qui pourraient être évités, selon l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux. Toujours aux États-Unis, où le système est essentiellement privé, de 17 % à 30 % des interventions médicales pourraient être évitées. Il y en a sûrement trop aussi chez vous.
Voici quelques moyens d'optimiser la gestion des soins de santé :
> revoir le mode de rémunération à l'acte des médecins, qui n'incite pas à la modération ;
> instaurer un ticket modérateur dans les urgences des hôpitaux, comme cela se fait ailleurs ;
> contrer le surdiagnostic et ses dérivés, la surmédicalisation (tests, surmédication, etc.) ;
> déléguer plus d'actes médicaux à des infirmières et à des pharmaciens ;
> encourager les soins à domicile ;
> mieux gérer la sélection des médicaments assurés et regrouper leurs achats.
Il faudra certes du courage pour revoir nos façons de faire, mais le ministre Barrette a déjà prouvé qu'il sait négocier et convaincre. L'important budget de son ministère devrait l'inciter à faire plus que de revoir la gouvernance du système. C'est en effet dans l'optimisation de la livraison des soins que se trouvent les milliards d'économies que l'État cherche.