Indépendamment des pressions à court terme, nos décideurs politiques et nos gestionnaires devraient prendre les moyens pour limiter la hausse des coûts de santé à la croissance du produit intérieur brut et à l'évolution de la démographie. En d'autres termes, il faudrait que les autres facteurs de croissance des coûts soient absorbés par des gains de productivité.
Il y a certes lieu de revoir la gouvernance du système de santé, comme le propose le ministre Gaétan Barrette, mais il ne s'agit là que d'un élément de réforme, même s'ils'impose.
Le regroupement de 182 établissements en 28 entités, dont 19 centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS), l'abolition des agences, la suppression des conseils d'administration des établissements actuels et la suppression de 1 300 postes de bureaucrates sont tous des initiatives pertinentes. Les conseils des CISSS et des établissements qui seraient maintenus seraient moins nombreux, formés majoritairement de membres indépendants et rémunérés, ce qui serait une nette amélioration par rapport à la gouvernance actuelle.
Par contre, la forte centralisation du pouvoir entre les mains du ministre risque de politiser la gestion du système et de déresponsabiliser les dirigeants des futurs CISSS et des établissements de soins de santé. Il faut au contraire les responsabiliser et faire en sorte qu'ils rendent compte davantage.