Flexibilité accrue
Les difficultés rencontrées par les programmes de développement de produits de Bombardier ont aussi eu pour effet de nuire à la notation de crédit de ses titres de dette. Bombardier s'est donné plus de flexibilité financière le printemps dernier en prolongeant des échéances de lettres de crédit, en refinançant des emprunts et en émettant des billets non garantis. La société a également convenu des ententes avec EDC, Investissement Québec et UK Export Finance pour appuyer la vente d'avions de la CSeries.
C'est aussi dans un but de flexibilité que Bombardier a séparé la division aéronautique en trois entités. Il est certes trop tôt pour spéculer sur les prochaines étapes, mais il est certain que cette réorganisation fournira à la société la possibilité de vendre une des trois entités, ou plus vraisemblablement, d'associer un ou des partenaires à l'une de ces entités.
La décision que Bombardier pourrait alors devoir prendre dépendra soit de ses besoins de liquidités, soit de son désir de partager son risque, soit du prix qui pourrait être obtenu d'un partenaire stratégique ou financier, ou encore de sa volonté de se délester d'une division qui ne cadre plus avec ses activités principales.
Ce ne serait pas le premier désinvestissement de Bombardier, le dernier ayant été la vente de sa division des produits récréatifs à BRP inc., dans laquelle les familles Beaudoin et Bombardier et Bain Capital sont les principaux actionnaires.
La décision de faire entrer Bombardier dans le marché des moyens porteurs que convoitent aussi les géants Airbus (avec le A320neo) et Boeing (avec le 737 MAX) s'est avérée un enjeu plus grand que prévu.
La direction de Bombardier a montré par ses dernières décisions son leadership et sa capacité de gérer les risques qui se présentent. Elle mérite l'appui de ses parties prenantes.