Un placement de 100 watts

Offert par Les Affaires

Publié le 20/01/2014 à 16:27, mis à jour le 20/01/2014 à 16:40

Un placement de 100 watts

Offert par Les Affaires

Publié le 20/01/2014 à 16:27, mis à jour le 20/01/2014 à 16:40

Selon les experts, la disparition des ampoules incandescentes profitera aux ampoules fluocompactes et aux ampoules à diode électroluminescente (DEL).

Depuis le début de l'année, il est interdit de fabriquer et d'importer des ampoules incandescentes de 40 ou de 60 watts (W) aux États-Unis. C'est encore possible pour un an au Canada, mais ce ne le sera plus après le 31 décembre. L'occasion de faire un investissement de 100 W ?

C'est une ligne d'un commentaire de la lettre financière Motley Fool qui a attiré notre attention sur la situation. Selon la National Electrical Manufacturers Association (NEMA), les ampoules électriques incandescentes ont représenté 75 % des ventes d'éclairage en 2013.

Vous avez bien lu, 75 % des ventes aux États-Unis. C'est dire que tout un marché se libère pour les produits de substitution. Un marché qui devrait en outre encore s'agrandir dans les prochaines années, lorsque le Canada et quelques autres juridictions emboîteront le pas aux États-Unis et à l'Europe.

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La plupart des pays ont déjà banni l'ampoule incandescente de 100 W (le Canada le fait cette année), mais on arrive maintenant au dernier stade d'un bannissement qui s'étendra bientôt sur tout le spectre de puissance, et un peu partout dans le monde.

La raison est simple : l'ampoule incandescente ne convertit en lumière que 5 % de l'énergie qu'on lui envoie. C'est un énorme gaspillage d'énergie. En 2007, les États-Unis ont commencé à agir pour diminuer leur dépendance énergétique au pétrole et au gaz (avec lesquels ils produisaient de l'électricité). Ici, on a surtout choisi de bouger pour diminuer les émissions de CO2. Quoi qu'il en soit, le résultat est le même.

Quels sont les produits de substitution ?

Il y a quelques options, mais la plupart des experts s'entendent pour dire que l'affaire se jouera entre l'ampoule fluocompacte et l'ampoule à diode électroluminescente (DEL). La première coûte de 1 $ à 3 $ US, la seconde, un peu moins de 10 $ US. La seconde obtient cependant de plus en plus de subventions du programme Energy Star, ce qui en fait baisser le prix pour le consommateur. C'est la seconde qui, avec le temps, devrait remporter le combat. Elle est plus chère à l'achat, mais son prix devrait continuer de baisser à l'avenir. L'ampoule à DEL a une durée de vie de plus du double de celle de sa concurrente (25 000 heures par rapport à 12 000), elle consomme moins d'électricité (9,3 W par rapport à 15 W) et, contrairement à sa rivale, elle ne contient pas de mercure (ce qui pourrait un jour conduire au bannissement de la fluocompacte).

Même si le prix de l'ampoule à diode n'est pas encore concurrentiel dans tous les États (tous n'ont pas encore adopté des législations «Energy Star» qui forcent les économies d'énergie), Canaccord Genuity s'attend à une explosion de la demande dès cette année. L'analyste Jonathan Dorsheimer croit que le nombre d'unités vendues passera de 346 millions à 821 millions. Et ce n'est qu'un début. Au fur et à mesure que le prix de l'ampoule baissera, les volumes grimperont. Le pronostic est de 1,4 milliard d'unités vendues en 2015.

D'autres sources pointent aussi vers une même explosion dans le temps. En incluant tout ce qui brille (panneaux, appareils électroniques, etc.), la Deutsche Bank prévoit que le poids des diodes passera de 18 % à 66 % des ventes d'éclairage dans le monde d'ici 2020.

 

Quelles sociétés jouer ?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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