Twitter: le titre gazouille-t-il trop fort?

Publié le 30/07/2014 à 17:29

Twitter: le titre gazouille-t-il trop fort?

Publié le 30/07/2014 à 17:29

Photo; Shutterstock

Le titre de Twitter gazouille-t-il trop?

La question nous est venue en matinée, alors qu'au lendemain de résultats supérieurs aux attentes, l'action du réseau social s'est envolée de plus de 20%.

Quel est le déclencheur de cette envolée?

Une adhésion d'usagers supérieure à ce qui était attendu (et probablement aussi pas mal de couverture de ventes à découvert…).

Officiellement le marché attendait autour de 14 millions de nouveaux abonnés, mais plusieurs jugeaient ce chiffre optimiste et chuchotaient que l'ajout pourrait plutôt se trouver entre 8 et 12 millions.

Il en est finalement venu 16 millions.

De quoi relever l'optimisme.

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Faut-il pour autant se dépêcher d'acheter le titre?

Non.

Comment évaluer l'action

Ce qui est difficile avec les sociétés affichant de fortes croissances, c'est d'évaluer si on l'on paie trop cher les bénéfices futurs.

Une société qui se négocie à 12 fois le BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) à venir est généralement considérée comme fort bien payée. C'est que l'on attend une bonne croissance du bénéfice dans l'avenir.

Dans le cas de Twitter, le titre se négocie aujourd'hui à plus de 130 fois le bénéfice 2014. C'est énorme. Mais son bénéfice fait aussi des pas de géant. À la fin de l'année, il devrait être le triple de celui de 2013.

Comment juger de ce qui est raisonnable?

En se projetant un peu plus loin dans le temps, et tentant de voir si les hypothèses nous conduisant à cette destination sont raisonnables.

On a arbitrairement retenu l'exercice 2017, soit dans trois ans. Il s'agit de voir à quel multiple sera à ce moment le titre s'il ne bouge pas et demeure à 47$.

Si le scénario de croissance des bénéfices que l'on retient nous indique qu'en 2017 le titre serait à 12 fois le BAIIA, le titre est un achat évident. La croissance à venir au-delà de 2017 sera en effet à tout le moins comparable aux fortes croissances anticipées pour des titres plus traditionnels.

À 20 fois, ça pourrait être intéressant, mais ça devient moins évident.

À 30 fois et plus, on oublie cela et on pense à la vente à découvert.

Quel scénario retenir?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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