SNC-Lavalin: le bénéfice du doute ou pas?

Publié le 03/05/2012 à 18:39, mis à jour le 04/05/2012 à 08:57

SNC-Lavalin: le bénéfice du doute ou pas?

Publié le 03/05/2012 à 18:39, mis à jour le 04/05/2012 à 08:57

BLOGUE. TORONTO- Ce n'est pas exactement à une assemblée annuelle démontée à laquelle a dû faire face le conseil d'administration de SNC-Lavalin, jeudi. En moins d'une heure, tout était réglé. Sans vraiment que le ton ait monté ou qu'il y ait eu quelque contestation.

Un seul événement émotif a en fait ponctué la rencontre. Une actionnaire, amie de Cynthia Vanier, a demandé à la direction de lui venir en aide. Madame Vanier est actuellement détenue au Mexique parce qu'elle aurait tenté de faire entrer illégalement au pays l'un des fils de Mouammar Kadhafi. "Elle est la mère de deux enfants et n'a pas d'argent", est venue raconter avec émotion l'actionnaire.

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Le président du conseil, Gwyn Morgan, a dit compatir, mais que l'entreprise ne pouvait aider. Quelques autres questions ont suivi, mais jamais personne n'a été véritablement inquiété.

Peu de neuf

Avec les journalistes, la joute a été plus difficile pour monsieur Morgan et le chef de la direction par intérim, Ian Bourne.

Ce que l'on a appris?

Peu de nouvelles choses, malgré nombre d'essais.

Au moins sait-on maintenant que le conseil d'administration a pensé à contester l'indemnité de départ de Pierre Duhaime, son ancien PDG, qui a approuvé les paiements inexpliqués de 56 M$.

Pourquoi monsieur Duhaime a-t-il approuvé ces paiements?

Ça, on ne le sait toujours pas et le conseil n'a pas l'intention d'en dire davantage. La chose a été réglée dans le meilleur intérêt de la société, se borne-t-on à dire.

Il est difficile de porter un jugement sur le comportement des administrateurs. Il est possible que la présence de monsieur Duhaime, qui est toujours à l'emploi jusqu'au 27 juin, ait été nécessaire pour la suite des choses. Il est aussi possible que les preuves d'une mauvaise conduite aient été rares ou inexistantes. Et il est probable que le silence actuel des parties provient de l'entente finalement négociée entre elles et vise à ne pas jeter plus de doutes encore sur les façons de faire de l'entreprise.

En revanche, ce silence est aussi malheureusement susceptible d'entretenir les soupçons à l'endroit du conseil. Ses membres avaient-ils une connaissance de certaines façons de faire, connaissance qui aurait pu avoir d'importantes conséquences pour eux si, se voyant de toute façon perdu, monsieur Duhaime s'était mis à parler?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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