Pouliot: Attention danger, Québec doit cesser d'emprunter sur Hydro-Québec

Publié le 21/06/2011 à 09:17, mis à jour le 21/06/2011 à 09:17

Pouliot: Attention danger, Québec doit cesser d'emprunter sur Hydro-Québec

Publié le 21/06/2011 à 09:17, mis à jour le 21/06/2011 à 09:17

[Photo : Benjamin Nantel]

 

Il ne s'agit pas de crier au loup ou de se faire agitateur d'épouvantails, mais le gouvernement du Québec devrait dès maintenant mettre fin à ses emprunts sur les bénéfices d'Hydro-Québec. La pratique est en effet fort préoccupante pour les finances publiques de demain.

C'est un jeu comptable auquel on croyait que le gouvernement avait mis fin. Pourtant, en feuilletant le dernier budget provincial, surprise : en 2010, Québec a encore emprunté 554 millions de dollars (M$) sur le bénéfice d'Hydro-Québec.

Bon an, mal an, depuis l'exercice 1997-1998, l'État emprunte sur la portion du bénéfice qui ne lui est pas versée en dividende par Hydro. À une époque, c'était 50 %, c'est aujourd'hui 25 % (parce qu'on demande maintenant plus de dividende à Hydro-Québec).

Pourquoi Québec emprunte

La province a un problème de flux de trésorerie.

Les règles comptables la forcent en effet à reconnaître à ses états financiers 100 % des bénéfices d'Hydro-Québec, et elle dépense ce 100 % de bénéfice. Or, elle ne reçoit en argent comptant que 75 % du bénéfice, par l'intermédiaire du dividende. D'où le nécessaire emprunt équivalent à 25 %.

Officiellement, le ministère des Finances explique qu'il s'agit d'un réinvestissement dans la société d'État. " En permettant à Hydro-Québec de ne pas lui verser la totalité de ses bénéfices en dividendes, l'avoir du gouvernement dans Hydro-Québec augmente d'un montant équivalent. Les besoins financiers d'Hydro-Québec sont réduits alors que ceux du gouvernement sont augmentés ", dit-on.

Pourquoi il faut abandonner la pratique

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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