Pouliot - Bombardier: mauvaises nouvelles pas si mauvaises

Publié le 22/02/2013 à 09:27, mis à jour le 22/02/2013 à 11:52

Pouliot - Bombardier: mauvaises nouvelles pas si mauvaises

Publié le 22/02/2013 à 09:27, mis à jour le 22/02/2013 à 11:52

Là où se cachent les bonnes nouvelles

Le développement du CSeries semble se dérouler selon les plans et le premier vol d'essai est toujours prévu pour la fin juin.

Surtout, – et malgré les apparences - la probabilité de résultats financiers supérieurs dans l'avenir, semble grimper.

Bombardier prévoit en 2013 livrer 190 avions d'affaires, c'est onze de plus qu'en 2012. Elle prévoit aussi livrer 55 avions commerciaux, cinq de plus que l'an dernier.

Ce n'est pas une amélioration extraordinaire. Notons cependant que pour 2014, la direction projette une marge bénéficiaire de 6%, qui grimperait même à 8% si ce n'était des premières livraisons de CSeries (les nouveaux appareils coûtent plus chers à produire dans les débuts et sont vendus à des prix de premier acheteur, ce qui vient peser).

Pour que l'on monte à 8% de marge (à 3,4% en 2013), il faut qu'il y ait des améliorations significatives. Parce que la direction s'avance deux ans à l'avance, quelque chose nous dit que l'amélioration viendra surtout du prix de vente. Une bonne partie des résultats moyens du dernier trimestre et de ceux attendus cette année semblent venir du fait que Bombardier vendait ses jets régionaux et avions d'affaires à rabais il y a un an ou deux. Logique, le secteur traversait des jours difficiles. C'est tout le contraire qui s'est produit en 2012 alors que nettement plus de commandes sont entrées et à des prix plus forts. Ces commandes paieront dans 18-24 mois.

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Jetons maintenant un œil sur ce qu'amènera le CSerie. En 2014, le nouvel appareil pèsera sur les résultats. Mais sur un horizon de 3.5 ans, la direction voit la production grimper graduellement et atteindre une cadence de 200 appareils par année. Pour donner un peu de perspective, rappelons qu'il se livrera cette année 55 appareils commerciaux. On voit tout de suite le fort potentiel de croissance.

Évidemment, il faut que l'on continue d'avoir de bonnes commandes pour les appareils commerciaux actuels (CRJ). Pierre Beaudoin semble confiant que ce sera le cas et que les ventes se poursuivront grâce à des marchés émergents tels que la Russie et l'Asie.

Il faut aussi que le secteur des avions privés tienne. Avec l'endossement de Netjets, (une société de Warren Buffett) qui a passé en 2012 des commandes pour plusieurs milliards $, les chosent ne s'annoncent pas mal.

Il faut enfin que la division Transport conserve ses volumes et sa rentabilité. Avec une marge que l'on voit aussi revenir à 8% en 2014, et un carnet de commandes bien rempli, on peut probablement en arriver au même constat.

Conclusion?

Il y a toujours un risque d'exécution avec le CSeries. Mais si le premier prototype fonctionne bien au mois de juin, le marché pourrait bien à ce moment commencer à regarder vers 2014 et les années suivantes en se disant que le futur semble effectivement meilleur qu'aujourd'hui.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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