Gaz naturel : vers le pire ?

Publié le 09/05/2012 à 15:09, mis à jour le 09/05/2012 à 15:10

Gaz naturel : vers le pire ?

Publié le 09/05/2012 à 15:09, mis à jour le 09/05/2012 à 15:10

Où s'en va-t-on?

Ce n'est pas très facile à dire.

Il est écrit dans le ciel que la production de gaz naturel baissera. À force d'ajouter des puits riches en gaz liquide, les prix du propane, de l'éthane et du butane ne pourront que tomber à leur tour. Et il n'y aura plus de rentabilité pour personne. Les forages ralentiront et les cours remonteront pour un temps.

La question pour celui qui songe à couvrir ses positions est cependant de savoir quand la chose surviendra.

Alors que s'amorce la période d'entreposage estivale, la situation est plutôt préoccupante. Les sites de stockage américains sont à un niveau qui est de 50% plus élevé que l'an dernier et que la moyenne cinq ans.

En fait, la question est de savoir si, à l'automne, les sites ne seront pas remplis au maximum de leur capacité. Pareille situation serait pour le moins catastrophique. Une partie de la production aurait à ce moment beaucoup moins d'issue et se retrouverait tout simplement au marché au comptant (spot). Peu de choses peuvent détruire les prix plus rapidement que des ventes de détresse. Il ne serait alors pas étonnant de voir les prix toucher 1,50 $ US le kpi3, et peut-être même moins.

La météo sera déterminante. Valeurs mobilières TD indique qu'en supposant que les injections soient dans la moyenne des dernières années, les sites d'entreposage pourraient atteindre la limite théorique de 4,2 trillions de pieds cubes à la troisième semaine de septembre. C'est sept semaines avant la fin de la période de stockage.

C'est dire que, pour éviter le pire, il faudra un été nettement plus chaud que ceux des dernières années pour faire fonctionner la climatisation à plein régime.

Que faire ?

Malgré le rebond du prix du gaz, sur un horizon de six mois, la probabilité d'une détérioration de la situation semble pour l'instant plus grande que celle d'une stabilisation. Il paraît par conséquent un peu tôt pour couvrir les positions.

Histoire de minimiser son risque face à un revirement de marché inattendu, il ne serait néanmoins pas fou de miser sur quelques titres dont les perspectives sont plus mal en point que la moyenne. Du genre de ceux qui ont une production plutôt orientée sur le gaz sec que sur le gaz enrichi de liquides. Ou qui ont une assez bonne dette.

Des noms ? Salman Partners en avance quelques-uns : Compton Petroleum (CMT, 1,45 $), Anderson Energy (AXL, 0,43 $) et Delphi Energy (DEE, 1,24 $). On n'a pas personnellement vérifié les titres. Ils ne sont fournis qu'à titre indicatif. Une société peut être mal en point et rebondir, parce que le marché exagérait son état. À chacun de faire ses devoirs.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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