François Pouliot: Yellow Media, le dernier optimiste

Publié le 05/08/2011 à 09:08, mis à jour le 05/08/2011 à 09:08

François Pouliot: Yellow Media, le dernier optimiste

Publié le 05/08/2011 à 09:08, mis à jour le 05/08/2011 à 09:08

 

Faut-il suivre le dernier optimiste de la salle?

À l'évidence, le grand patron de Yellow Media est le dernier optimiste dans la salle. Faut-il le suivre?

Les derniers développements ne sont pas pour donner confiance. Le 31 mai, la société prenait en outre la peine de préciser dans un communiqué au sujet de la vente de la société Trader que son dividende demeurait à 0,65$ par action. Dans le contexte, c'était télégraphier au marché: n'ayez crainte, nous n'entendons pas toucher significativement au dividende.

Deux mois plus tard, ceux qui ont cru sont confondus. Et la crédibilité de monsieur Tellier est entachée.

Cela dit, son plaidoyer n'est pas sans force.

Solution 360 vise notamment à faire en sorte que les représentants de Yellow offrent aux petites et moyennes entreprises, non seulement du placement dans ses annuaires, mais aussi dans ses propres sites web (Redflagsdeal, Lespacs, etc.) et ceux avec lesquels elle a des partenariats (Yahoo!, Google, Bing).

L'initiative est toujours embryonnaire alors que les représentants sortent à peine de leur formation.

Le pari est que dans un monde avec une multiplicité d'offres publicitaires Internet, les PME recherchent un guichet unique. Et Yellow croit que son guichet est l'un des plus attrayants au Canada.

Ce n'est pas un mauvais pari.

Il reste néanmoins à voir s'il fonctionnera. La preuve est à faire que l'on peut vendre autant de produits avec le même nombre de représentants. Et que les marges peuvent tenir.

Conclusion?

DBRS et Standard & Poor's ont décoté jeudi les débentures, la dernière les faisant même passer au rang de junk bonds, mais ce n'est pas demain que l'on assistera à un dépôt de bilan. DBRS maintient d'ailleurs sa cote "investissement".

Pendant ce temps, gracieuseté de la dernière chute, le titre (1,10$) est attrayant. En présumant que le consensus pour le bénéfice par action de l'exercice en cours et du suivant coupent des deux tiers (c'est l'écart des derniers résultats avec le consensus), l'action ne se négocie qu'à 5,5 fois le bénéfice de l'an prochain. Et elle offre de surcroît un rendement de dividende de 13,5%.

On resterait néanmoins sur les lignes de côté pour un temps, histoire d'attendre un peu plus de visibilité.

Le doute est le début de la sagesse, disait Aristote.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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