Ce que vaudra Bombardier dans cinq ans, prise 2

Publié le 01/05/2014 à 19:52

Ce que vaudra Bombardier dans cinq ans, prise 2

Publié le 01/05/2014 à 19:52


Ce que vaudra Bombardier dans cinq ans, prise 1

L'an dernier, au lendemain de l'assemblée, on s'était livré à un petit exercice d'évaluation où l'on tentait de voir ce que pourrait valoir le titre de la société dans cinq ans.

On avait utilisé la méthode de la valeur d'entreprise, qui consiste à appliquer un multiple au bénéfice avant intérêts et impôts (BAII), à soustraire la dette de la société, et à diviser le résultat par le nombre d'actions en circulation.

Il était présumé que la dette augmenterait dans les trimestres à venir, mais qu'elle commencerait ensuite à reculer au fur et à mesure que les flux de trésorerie augmenteraient, ce qui, dans cinq ans, la ramènerait à peu près au niveau initial.

Il était aussi présumé que le multiple de 11 fois le BAII auquel se négociait alors Bombardier ne bougerait pas. Ce qui est tout aussi incertain que le niveau de dette futur. Mais il faut bien scénariser quelque part.

Les résultats de l'exercice étaient les suivants:

-Dans l'éventualité où les revenus grimpaient de 10 G$ US et que la marge augmentait de 3%, le titre se négocierait alors à 12$.

-Dans l'éventualité où les revenus grimpaient de 16G $ US et que la marge augmentait de 4%, le titre avancerait plutôt à 17,25$.

Dans le scénario le plus pessimiste, un investisseur faisait 3 fois le prix actuel du titre (4,15$), dans le plus optimiste, quatre fois.

Ce que vaudra Bombardier dans cinq ans, prise 2

Devant la nouvelle prudence de Bombardier, on a décidé de faire de nouveaux calculs.

-Dans le premier cas, celui où les revenus augmentent de 10 G$ US, on a fait grimper la marge de la division Transport à son objectif de 8%, mais on a laissé la marge de la division aéronautique à son niveau actuel de 5%. En envoyant la hausse des revenus à 75% dans l'aéronautique et à 25% dans le transport (à cause d'autres prévisions fournies par monsieur Hachey dans son allocution). On arrive dans cinq ans à une valeur de 8,75$ pour l'action.

-Dans le second cas, celui où les revenus augmentent de 15 G$ US, avec les mêmes hypothèses, on arrive à une action qui vaut 11$ dans cinq ans.

Conclusion?

Il n'est pas impossible que les scénarios de la prise 1 soient encore les bons. La marge dans l'aéronautique pourrait en effet augmenter par rapport à aujourd'hui. Avec toutes les mésaventures de Bombardier, on se rabattrait cependant davantage sur les scénarios prise 2.

Si un investisseur croit que les prévisions de ventes de l'entreprise se matérialiseront, c'est encore un rendement potentiel fort intéressant (un doublé ou un triplé sur cinq ans). Le risque demeure néanmoins important.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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