Ce que vaudra Bombardier dans cinq ans, prise 2

Publié le 01/05/2014 à 19:52

Ce que vaudra Bombardier dans cinq ans, prise 2

Publié le 01/05/2014 à 19:52

Photo: Bloomberg

On s'attendait à ce que l'ambiance soit assez maussade. Les derniers développements – le report de l'entrée en service du CSeries et les 1 700 mises à pieds dans l'aéronautique - ne pointaient pas vers une formidable atmosphère pour l'assemblée annuelle de Bombardier. Pourtant, tel ne fut pas le cas.

L'humeur était assez bonne jeudi et relativement optimiste.

Un récent financement a permis de repousser des échéances et d'aller chercher 500 M$ US d'argent supplémentaire, ce qui semble avoir rassuré les esprits sur la capacité de l'entreprise à mener à terme ses projets. Les essais en vol du CSeries semblent aussi bien se dérouler. Devant les actionnaires, le patron de la division aéronautique, Guy Hachey, a précisé que les résultats (consommation de carburant, puissance, comportement en général) sont conformes aux anticipations de Bombardier et à ses calculs.

Il y avait donc des sourires et pas vraiment de grincements de dents.

Ce qu'on retient de l'assemblée?

Deux choses.

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La première: il faudra probablement encore quelques mois avant que des commandes de CSeries ne viennent. Les tests ne sont pas encore très avancés. L'appareil est par exemple pour l'instant uniquement testé en mode manuel et n'a pas encore été opéré avec les ordinateurs de vol. Le salon de Farnborough à l'été semble trop rapproché pour générer une grande récolte de commandes.

La seconde, et c'est ce qui nous a le plus frappé: une petite omission dans l'allocution de Pierre Beaudoin.

À pareille date l'an dernier, monsieur Beaudoin disait: "Nous planifions, dans un horizon de cinq ans et plus, augmenter nos revenus de 10 à 16 G$ US…".

Il a cette année indiqué "nous visons 10 à 15 G$ US de revenus annuels additionnels dans un horizon de 5 ans".

Jusque-là, rien de très nouveau. On est dans les mêmes eaux.

L'an dernier, monsieur Beaudoin avait cependant aussi dit: "nous prévoyons augmenter notre marge bénéficiaire (avant intérêts et impôts), de 3 à 4 points de pourcentage par rapport à 2012".

Cette année?

Rien!

À l'évidence, la direction de Bombardier a décidé d'être plus prudente en ce qui concerne l'avenir.

Où se trouve la zone d'ombre?

Dans son allocution, le nouveau patron de la division Transport, Lutz Bertling, a dit viser une marge bénéficiaire de 6% pour 2014, et a précisé que l'objectif à atteindre demeurait le 8%. Ce 8% est la cible qu'a toujours eue Bombardier.

Monsieur Hachey, de son côté, s'est montré nettement plus circonspect. Il a parlé de la marge enregistrée au dernier trimestre (5%) et dit qu'elle était supérieure à l'an dernier (4,5%). Sans plus.

Décryptage: Bombardier ne semble plus aussi sûre de ce que sera sa marge dans l'aéronautique dans cinq ans.

Pourquoi?

Ce n'est pas clair.

Ce que vaudra Bombardier dans cinq ans, prise 1

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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