À chacun ses stratégies de marketing de contenu

Publié le 20/04/2017 à 16:46

À chacun ses stratégies de marketing de contenu

Publié le 20/04/2017 à 16:46

Cibler la bonne personne sur la bonne plateforme et au bon moment est devenu un enjeu majeur pour les entreprises. Quelques-unes ont profité de la 2e Conférence Marketing de contenu, présentée par les Événements Les Affaires, le 19 avril dernier, pour venir partager leurs bons coups à ce chapitre.

Comment obtenir le consentement des consommateurs?

La loi canadienne sur les antipourriels (C-28) entrée en vigueur en juillet 2014 a causé des maux de tête à de nombreuses entreprises. Faute d’avoir obtenu le consentement des membres de leur réseau, plusieurs entreprises ont vu fondre considérablement leur banque de données du jour au lendemain. Cela a été le cas à Tremblant, a indiqué le conférencier Jean-François Gour, directeur marketing de la station Tremblant, devant l’auditoire de 125 participants.   

Une perte suffisamment significative pour que la station mette en place une stratégie séduction pour obtenir le consentement de ses consommateurs. «Cette stratégie, a-t-il expliqué, a d’abord été déployée et pensée en fonction des utilisateurs d’appareils mobiles devenus le principal outil de communication de nos visiteurs.»

L’objectif : maximiser la conversion vers la page de destination. Chaque fois que les gens consultent le site de Tremblant, que ce soit pour les conditions de pistes, la météo, la comparaison entre les passes de ski, un lien les conduit vers un bouton de consentement. Même choses pour les bannières et les publicités sur Gmail qui mènent l’utilisateur vers la page de destination. «Une invitation au consentement a également été insérée dans les courriels envoyés aux gens ayant réservé un séjour. Un consentement qui est demandé dans le courriel d’avant et après leur visite», a mentionné M. Gour précisant que l’exercice a été très bénéfique pour recréer la banque de données.

Comment suivre le parcours des consommateurs sur le web?

Les voyageurs adorent partager leurs souvenirs de voyage sur les divers médias sociaux. Des photos, des posts que Destination Canada exploite justement depuis an pour identifier les coups de cœur des touristes de passage au pays. «À l’aide d’un agrégateur de métadatas, on est en mesure de voir ce que nos «ambassadeurs» publient sur les divers médias sociaux à travers le monde. Un outil de traçabilité qui nous permet de cibler encore mieux les touristes en fonction des produits d’appels les plus performants», a souligné la conférencière Emmanuelle Legault, vice-présidente des affaires internationales de Destination Canada. On peut même savoir, a-t-elle poursuivi, quelles sont les activités ou attractions qui sont les plus populaires en journée et en soirée.

L’outil qui parvient à retracer plus de 20 000 photos et posts par mois, voire par semaine en saison haute, fournit également plusieurs informations sur la provenance des touristes. «Ainsi, on sait que les Américains vont visiter principalement les grandes villes canadiennes telles Montréal, Toronto, Vancouver et Calgary. Que les Britanniques, notre 2e plus importante clientèle, ont une forte propension pour l’Ontario», a indiqué Mme Legault. Et les Chinois? Plus de 60% choisissent la Colombie-Britannique et l’Alberta. «Nos prédictions démontrent toutefois que le Québec pourrait recevoir plus de 4 millions de visiteurs chinois au cours des deux prochaines années», a signalé la conférencière.

Comment utiliser des influenceurs pour mousser une marque?

Évidemment, impossible aujourd’hui de traiter de marketing de contenu sans parler du rôle que jouent désormais les influenceurs dans le succès des marques. Le Groupe Marcelle était sur scène pour en témoigner.

Vanessa Moreau, conseillère marketing interactif chez Groupe Marcelle, était accompagnée de la youtubeuse Catherine Francoeur, connue sous le nom de Girlyaddict, pour présenter les récents succès de la marque Annabelle sur YouTube. L’an dernier, Annabelle a lancé sept mascaras, dont six ont bénéficié de l’aide de youtubeuses pour leur promotion.  À lui seul, le premier vidéo de Catherine Francoeur a généré plus de 500 000 vues. La 2e vidéo, qui menait vers le site web d’Annabelle, a fait grimper le trafic de près de 300%. Mme Moreau a précisé que budget publicité lié au marketing de contenu avec influenceurs chez Annabelle est passé de 0% il y a 5 ans, à plus de 33%.

Les deux conférencières ont expliqué la recette de ce succès : un «fit» parfait entre les deux parties, l’authenticité du message, la liberté de réalisation de la youtubeuse incluant quelques directives de la marque, et surtout une mention claire et précise de la collaboration entre la marque et la youtubeuse auprès des consommatrices. «Un détail majeur que les annonceurs doivent indiquer pour ne pas miner la confiance des consommateurs», a tenu à souligner Danielle Lefrançois, directrice des communications aux Normes canadiennes de la publicité (NCP). En octobre dernier, le NCP a justement introduit une ligne directrice à cet effet à l’intention des annonceurs qui travaillent avec des influenceurs.

La youtubeuse Catherine Francoeur, qui vit depuis deux ans à temps plein de sa passion, fait partie de l’agence québécoise Le Slingshot. Cette entreprise compte près d’une trentaine de youtubeurs au sein de son équipe, a indiqué la directrice Gabrielle Madé. Catherine Francoeur fait d’ailleurs partie des trois youtubeurs de l’agence qui fracassent régulièrement les 500 000 vues par vidéo.