Quatre raisons qui feront reculer le pétrole

Publié le 04/04/2011 à 13:47, mis à jour le 04/04/2011 à 17:14

Quatre raisons qui feront reculer le pétrole

Publié le 04/04/2011 à 13:47, mis à jour le 04/04/2011 à 17:14

Le pétrole grimpe surtout parce que la demande mondiale augmente, fait valoir Julian Jessop, économiste chez Capital Economics.

C’est pourquoi la hausse du prix du carburant a eu peu d’effet sur les marchés financiers jusqu'ici, ajoute-t-il. « Les données économiques mondiales étant bonnes, la demande accrue fait monter les prix, un scénario jugé moins néfaste à la croissance mondiale qu’un réel problème d’approvisionnement », explique l’économiste.

Toutefois, l'optimisme actuel n'empêchera pas le pétrole de reculer à 85 $ US le baril, au cours des prochains mois, prévoit M. Jessop. Voici ses quatre arguments :

1-Le bond du prix du carburant devient un enjeu pour plusieurs économies en mauvaise posture financière. Certains pays devront en effet relever leurs taux d’intérêt pour endiguer l’inflation, à un moment où leurs déficits leur enlèvent toute marge de manœuvre pour stimuler leur économie. M. Jessop cite la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et la Grande-Bretagne. Plus les prix montent, moins les acheteurs ont les moyens d'en acheter.

2- Le prix du pétrole dépasse nettement le prix-plafond de 90 $ US le baril que privilégient les producteurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Un cours élevé pour le pétrole peut persister tant que l' économie mondiale est forte et tant que les craintes géopolitiques perdurent. Toutefois, si l’économie mondiale ralentit comme prévu plus tard cette année, en raison du retrait des liquidités par les gouvernements, la communauté internationale fera pression sur l’Opep pour que ses membres fassent leur part, produisent davantage et fassent baisser les cours du pétrole brut.

3- Même si les événements au Moyen-Orient sont encore imprévisibles, les pires craintes de contagion des soulèvements populaires à l’ensemble de la région ne se sont pas matérialisées jusqu’ici.

Le prix du pétrole devrait donc éventuellement perdre la « prime de risque » qu’il contient. Cette prime refléte la possibilité que l’instabilité géopolitique perturbe l’accès au pétrole.

4- Enfin, le programme de rachats d’obligations par la Réserve fédérale prendra fin en juin. Le retrait de ces liquidités préparera le terrain à une hausse des taux d’intérêt et par ricochet à un rebond du dollar américain.

Un billet vert plus fort rendra l’achat de denrées, dont le pétrole, moins attrayant pour les investisseurs.

En effet, lorsque le dollar américain baisse, il en coûte moins cher pour les investisseurs et les utilisateurs étrangers d’acheter des denrées, dont la valeur se négocie en dollars américains. Cela augmente donc leurs cours.

De plus, les spéculateurs auront aussi moins intérêt à miser sur les denrées pour parier ou se protéger contre une baisse du dollar américain, si le billet vert s'apprécie.

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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