Les nouvelles vedettes du web grugent la valeur des géants établis

Publié le 14/06/2011 à 16:10, mis à jour le 14/06/2011 à 17:09

Les nouvelles vedettes du web grugent la valeur des géants établis

Publié le 14/06/2011 à 16:10, mis à jour le 14/06/2011 à 17:09

Pendant que Facebook obtient déjà une valeur estimée à 100 milliards de dollars américains, six mois avant son entrée présumée en Bourse, le titre de Google a perdu 20 % de sa valeur depuis le 19 janvier.

Pour sa part, le service web de réseautage électronique LinkedIn a aussi bondi de 68 % depuis son entrée en bourse le 19 mai ; sa valeur boursière de 7,2 milliards de dollars américains équivaut à 121 les bénéfices des 0,63 $ US prévu par un analyste, l’an prochain.

Au même moment, les plus grandes sociétés de technologie souffrent davantage que d’autres industries du repli boursier, si bien que leurs titres en Bourse n’ont jamais été aussi peu chers depuis dix ans ou même 35 ans, selon la mesure utilisée.

Les craintes d’un ralentissement économique mondial et la crise de dettes en Grèce a fait reculer le S&P 500 de 7 % entre le 2 mai et le 13 juin. À titre comparatif, les fabricants d’équipements de technologie ont perdu 14 %.

Les titres des fabricants d’ordinateurs s’échangent à un multiple de 9,3 fois leur bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement, soit à peine 1,3 fois de plus que ce même multiple pour le S&P 500 dans son ensemble.

Sur cette base, la valorisation du secteur est la moins chère en dix ans, note Bloomberg.

Dans un autre rapport, le courtier Morgan Stanley indique que 1 500 colosses de la technologie (les entreprises d’une valeur boursière supérieure à 20 milliards de dollars) sont les plus mal-aimés depuis 35 ans (1976), lorsqu’on compare leur multiple cours-bénéfice à celui du secteur industriel.

Portés par les investissements en infrastructure des pays émergents, les titres industriels restent populaires.

Sur le site Money Game, le blogueur Joe Weisenthal, avance une explication : « les investisseurs semblent dire que la nouvelle cohorte du web, les Linkedin, Groupon et Facebook de ce monde, bouleverseront le modèle d’affaires et les perspectives des sociétés établies. Ces jours-ci, les entreprises boudées incluent mêmeGoogle et Apple », écrit-il.

«  Les nouveaux médias sociaux gagnent en valeur et la place qu’ils occupent dans l’esprit des investisseurs enlève de la valeur aux autres sociétés », observe aussi François Campeau, gestionnaire chez Trilogy Advisors.

Sinon comment expliquer que Facebook vaut environ 100 fois les revenus récoltés l’an dernier, alors qu’Apple se négocie à 10 fois ses bénéfices prévus en 2012, ajoute M. Campeau.

Les géants de la techno sont entre deux eaux, selon lui.

« Dans l’ensemble, les gestionnaires de portefeuille ont déjà accumulé de ces titres en portefeuille depuis trois ans. Il y a donc moins de nouveaux acheteurs qui se présentent sur le parquet, surtout dans la conjoncture actuelle », évoque M. Campeau.

Pour sa part, le gestionnaire est confiant que dans un horizon de 3 à 4 ans, les investisseurs à contre-courant seront bien servis avec les titres des grandes sociétés de technologie qui s’échangent à bon prix.

Voici les chutes récentes des colosses de la techno et leur ratio cours-bénéfice, courtoisie de Money Game :

 

Apple – 10,3 % et 11,3 fois

Intel – 10,5 % et 8,9 fois

Texas Instruments – 12,1 % et 11,5 fois

eBay – 13,6 % et 13,3 fois

Oracle – 14,3 % et 13,2 fois

Microsoft – 17,9 % et 8,6 fois

Yahoo! – 18,5 % et 16,7 fois

Google – 20,3 % et 12,8 fois

Corning – 21,4 % et 8,1 fois

Cisco – 31,4 % et 8,8 fois

 

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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