Le retour des acquisitions est-il un signal de sommet boursier ?

Publié le 14/09/2016 à 09:58, mis à jour le 14/09/2016 à 11:34

Le retour des acquisitions est-il un signal de sommet boursier ?

Publié le 14/09/2016 à 09:58, mis à jour le 14/09/2016 à 11:34

Couche-Tard vient de s'offrir CST Brands. (Photo: CST)

On observe une recrudescence des transactions «transformationnelles» ces jours-ci, en particulier de la part d’acquéreurs canadiens.

Enbridge (Tor.,ENB,56,94$) fusionne l’Américaine Spectra Energy (NY,SE 41,52$US) dans une transaction transfrontalière historique de 59 milliards de dollars(G$).

Potash (Tor.,POT,16,16$) se marie à Agrium (Tor.,AGU,88,65$) dans une transaction de 13G$ pour devenir un champion canadien intégré verticlement et se hisser dans le peleton des trois chefs de file mondiaux des engrais.   

Le fournisseur ontarien de logiciels Open Text(Tor.,OTC, 85,07$) rafle une proie longtemps convoitée, Documentum, pour 2,1G$ et fait passer sa part du créneau de la gestion de l’information en entreprise de 12 à 22%.

L’encanteur de machinerie de Vancouver Ritchie Brothers(Tor., RBA,44,02$) acquiert son rival américain IronPlanet pour un milliard de dollars afin d’accélérer sa croissance et son virage numérique.

Groupe d’alimentation MTY(Tor., MTY, 42,89$) s’apprête à digérer la plus grosse acquisition de son histoire, le franchiseur de 2800 établissements sous 18 enseignes dont Taco Time, Cold Stone Creamery et Samurai Sam’s, dans 27 pays. L’achat de l’Américaine Kahala Brands pour 395,8M$ est un véritable point tournant pour MTY, assure son fondateur Stanley Ma. 

Alimentation Couche-Tard (Tor.,ATD.B, 63$) vient aussi de s’offrir sa plus grosse acquisition avec l’achat de sa rivale américaine CST Brands (NY,CST, 47,55$US) pour 5,8G$.

Bien que les entreprises utilisent les acquisitions pour croître depuis toujours et qu’aucune industrie n’échappe à la consolidation qu’imposent la mondialisation et la faible cadence économique, le plus grand nombre de transactions majeures est notable.

D’un côté, on peut y voir un signe de confiance de la part des dirigeants qui exploitent à fonds la reprise de la Bourse canadienne et les faibles coûts d’emprunt.

Plus bas sont les taux, plus il est facile de justifier une acquisition et surtout de la rentabiliser.

Tant que les flux de trésorerie de la société acquise procurent un rendement supérieur au coût d’emprunt, l’achat rapporte, sur papier tout au moins.

Les acquéreurs auront donc bel et bien des revenus accrus et des marges supérieures à présenter à leurs actionnaires.

Les entreprises sentent-elles la soupe chaude ?

Le phénomène prend généralement de l’ampleur à la fin d’un cycle haussier parce que les entreprises redoublent d’effort pour donner du rendement financier aux actionnaires, qui le réclament.

L’envers de la médaille est que les entreprises se dépêchent de ficeler leurs transactions de peur que les taux ne remontent ou que la valeur de leurs actions ne baisse, réduisant du coup la rentabilité de leurs acquisitions.

C’est signe que l’économie au ralenti et que la concurrence féroce continuent de donner du fil à retordre aux entreprises, huit ans après la crise financière.

D’ailleurs, les économies d’échelle (le pouvoir d’achat accru en particulier) figurent prominément dans les dépêches annonçant les transactions.

Il faut évidemment analyser les mérites de chaque transaction individuellement.

On ne peut pas comparer par exemple la stratégie systématique de consolidation de l’industrie des dépanneurs d’Alimentation Couche-Tard au mariage de raison entre Potash et Agrium dans une industrie à plat ou encore à la nécessité pour Enbridge de s’acheter un avenir dans le transport de gaz naturel aux États-Unis pour verser les dividendes élevés promis.

À propos de ce blogue

La Sentinelle de la Bourse se veut un blogue pour les investisseurs qui s¹intéressent aux rouages de la Bourse et aux marchés financiers. Son objectif : surveiller et débusquer des repères financiers pertinents pour prendre le pouls des Bourses et ainsi mieux aiguiller les décisions de placement de l¹investisseur.

Dominique Beauchamp
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