Les 2/3 du conseil de HP ont recruté le pdg sans le rencontrer!

Publié le 22/09/2011 à 11:11, mis à jour le 22/09/2011 à 16:56

Les 2/3 du conseil de HP ont recruté le pdg sans le rencontrer!

Publié le 22/09/2011 à 11:11, mis à jour le 22/09/2011 à 16:56

Par Diane Bérard

BLOGUE Les deux tiers des administrateurs de HP n’ont jamais rencontré Léo Apotheker avant de le recruter comme pdg.

Ceci n’est pas une blague. Vous pouvez lire les détails de cette histoire abracadabrante dans le New York Times.

Aujourd’hui, ce même conseil, dont les 2/3 a recruté ledit monsieur Apotheker sans jamais le rencontrer ( ils n’ont pas non plus rencontré les trois autres finalistes pour le poste), vient de le congédier monsieur Apotheker, parce qu’il est insatisfait de son rendement, pour le remplacer par Meg Whitman, ex pdg de eBay. Question: le conseil a-t-il rencontré Mme Whitman avant de la recruter?

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Au fait, pourquoi les 2/3 des membres du conseil n’ont pas rencontré Léo avant de lui faire une offre? “Parce que nous étions trop épuisés par les querelles intestines ayant lieu à chaque réunion”, peut-on lire dans le NYT.

LE rôle le PLUS important du conseil est le recrutement du pdg. S’il ne devait remplir qu'un seul mandat, ce serait celui-là. C’est l’enfance de l’art, n’importe quel néophyte de la gouvernance le sait…

Voyons maintenant au-delà de cette “anecdote”. Lorsque j’ai débuté dans le métier, la règle était claire: on ne parle pas aux membres du conseil. Aucun journaliste, ni “on” ni “off” de record ne devait s’approcher - embêter - d'un administrateur. Et dès que nous tentions de le faire, une barrière impénétrable se dressait devant nous. Protégés de toutes parts, les administrateurs n’avaient pas à répondre de leurs gestes sur la place publique. Tout se déroulait derrière les portes closes des salons feutrés. Si nous, les journalistes, désirions en savoir plus, c’est au pdg qu’il fallait poser nos questions.

Malgré nos nombreuses - et infructueuses - tentatives de contourner cette directive, mes collègues et moi avons appris à s’y plier. Les conseils étaient des forteresses imprenables et impénétrables.

Dieu merci les temps changent. Avec le recul je ne peux que constater que cette immunité dont jouissait le conseil n’a servi personne. Si le pdg est le visage de l’entreprise, le conseil en est l’autorité suprême.

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