Prédire la 3e Guerre mondiale

Publié le 17/01/2012 à 08:33, mis à jour le 17/01/2012 à 10:14

Prédire la 3e Guerre mondiale

Publié le 17/01/2012 à 08:33, mis à jour le 17/01/2012 à 10:14

Blogue. À chaque année, l’hebdomadaire financier américain Barron’s publie le compte-rendu de sa table ronde réunissant de nombreux experts qui se prononcent sur les perspectives des marchés financiers.

Jadis, ce qui veut dire dans mon cas, il y a plus de 15 ans, je dévorais ce reportage que Barron’s publie sur plusieurs semaines. Avec des investisseurs légendaires, comme Peter Lynch, la plus grande partie de la discussion était consacrée à des idées de placement.

Aujourd’hui, la plus grande partie du compte-rendu est consacrée, évidemment, à la macro-économie, soit les différentes tendances économiques et géopolitiques.

La diversité des points de vue est telle que je me demande en quoi cela peut aider les lecteurs de Barron’s. Imaginez-vous donc que l’hebdo mentionne dans son amorce que les experts voient des problèmes pour l’Europe (wow!)…

Cette semaine, Barron’s publie la première partie de sa table ronde édition 2012 où on retrouve des noms comme Marc Faber, éditeur du bulletin The Gloom, Boom & Doom Report, Bill Gross, gestionnaire spécialisé dans les obligations pour PIMCO, Abby Joseph Cohen, stratège chez Goldman Sachs, Fred Hickey, éditeur de la lettre financière The High-Tech Strategist, et Mario Gabelli, président de la firme de placement Gamco.

Ce mélange hétéroclite, même lorsque vient le temps de faire des recommandations précises, donne une accumulation assez étourdissante de titres pour tous les goûts. L’an dernier, j’ai compté plus de 75 titres recommandés, dans la plupart des marchés de par le monde et la plupart des catégories d’actif.

Dans le reportage de cette semaine, une déclaration m’a fait sursauter. Marc Faber lance en effet que d’ici cinq ans il y a aura la Troisième guerre mondiale et il présente cet événement comme étant une bonne nouvelle. Il ne dit pas cela comme si cela était une prévision; il lance cela comme étant une évidence, une certitude, ce qui reflète l’égo du personnage.

Bill Gross lui demande alors comment cette hypothèse affectera les marchés financiers et si c’est positif pour la Bourse. Sa réponse : «C’est très positif pour les actions et négatif pour les obligations parce que la dette augmentera de façon dramatique.»

Quand il mentionne cela, Marc Faber ne fait que copier l’histoire, alors que bien des gens estiment que c’est la Deuxième guerre mondiale qui a vraiment sorti l’économie mondiale des griffes de la dépression des années 1930.

Reste, qu’un financier lance cela, de façon qui me semble désinvolte, me dérange un peu. Surtout lorsqu’il présente une guerre mondiale comme un événement positif. Je ne dis pas que ce n’est pas possible. Avec les conflits et les tensions dans le monde, un tel conflit est facilement envisageable.

Mais il faut faire attention à ce qu’on souhaite. Un conflit mondial, avec la puissance des armements, signifie des millions de morts et des niveaux de destruction jamais vus dans l’histoire de l’humanité.

Une prédiction de mauvais goût.

Bernard Mooney

P.S. À l’été 2007, j’ai écrit une chronique dans laquelle je souhaitais une récession, parce qu’il y avait trop d’enthousiasme dans les marchés. Au plus fort de la crise de 2008-09, je me suis juré de faire attention à l’avenir à ce que je souhaitais! BM

 

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