Mooney: Le travail des médias

Publié le 05/09/2013 à 11:25, mis à jour le 05/09/2013 à 11:38

Mooney: Le travail des médias

Publié le 05/09/2013 à 11:25, mis à jour le 05/09/2013 à 11:38

BLOGUE. Mes vacances ont été une révélation, dans un certain sens. En effet, pendant huit semaines, je me suis retrouvé dans vos souliers et votre peau en tant que consommateur d’informations financières.

En effet, j’étais en vacances, mais cela ne m’a pas empêché de continuer de suivre l’actualité financière (on ne peut pas empêcher un coeur d’investir!). La différence c’est que je le faisais seulement dans l’optique d’un investisseur (comme vous quoi) et non pas avec l’idée de trouver des sujets intéressants pour blogues et chroniques.

Si vous trouvez ce comportement un peu bizarre, vous devez prendre en considération le fait qu’ayant 100% de mon capital investi en actions, je suis condamné à devoir suivre le marché boursier pour le reste de ma vie (bien des gens qui me lisent sont dans cette situation aussi). J’admets que le mot «condamné» est un peu fort (car je peux à tout moment décider de confier mon argent à un gestionnaire professionnel), mais vous comprenez l’idée.

En deux mots, huit semaines en tant que client des médias, principalement financiers, m’ont découragé, pour utiliser un vocable poli. Pendant cette période, j’ai vu et lu tellement d’atrocités concernant la Bourse et les marchés financiers et cela des deux côtés de la frontière.

Par exemple, dans le magazine Fortune, qu’on pourrait considérer comme sérieux (vous voyez, je ne suis plus certain de rien), j’ai lu un reportage expliquant pourquoi le marché boursier était nettement surévalué. La conclusion de l’article ne m’émeut pas du tout. Par contre, à la troisième page du texte, en constatant que l’auteur ne citait aucune source, je suis retourné au début pour vérifier s’il s’agissait d’un éditorial ou d’une chronique.

Non, c’était un reportage dit «journalistique», qui devrait donc en principe (maudit que je suis vieux jeu) reposer ses énoncés sur des sources solides et vérifiées, entre autres. Pire, l’origine de plusieurs des données mentionnées n’était pas spécifiée et certaines selon moi était carrément fausses!

Ouf. On parle de Fortune, merde.

J’ai vu des exemples semblables beaucoup plus près de vous, que je ne citerai pas de peur d’exciter les susceptibilités d’anciens collègues. Comme des articles avec une seule source dont le contenu exprime les préjugés du journaliste. Ce qui me surprend pour ne pas dire me révolte, c’est que le texte soit publié comme tel.

Enfin, je réagis souvent assez agressivement lorsque je vois des médias mettre en évidence et en manchette des éléments d’information qui sèment la crainte chez les épargnants et les investisseurs alors que je sais qu’ils n’ont aucune importance. Ce qui me pousse à des réactions extrêmes comme celle qu’on devrait interdire aux médias de parler de Bourse!

Bref, le consommateur d’informations financières doit faire preuve de grande prudence et d’un sens critique permanent.

Bernard Mooney

 

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