BLOGUE. Dans son édition du 25 mars, le magazine américain Forbes publie son classement annuel mondial des milliardaires. Cette liste contient 1 426 milliardaires de partout sur la planète ayant une valeur nette, au total, de 5 400 milliards de dollars (G$) US par rapport à 4 600 G$US l’an dernier. L’édition de 2013 a donc 210 nouveaux milliardaires.
C’est aux États-Unis qu’on retrouve le plus grand nombre de milliardaires avec 442, suivi de 386 pour l’Asie, 366 en Europe, 129 pour les Amériques et 103 au Moyen-Orient et Afrique. Forbes compte 29 milliardaires au Canada, le plus riche étant David Thomson et sa famille avec une valeur nette estimée à 20,3G$US.
Le plus riche dans le monde est Carlos Slim Helu, du Mexique, avec une fortune de 73G$US, suivi de Bill Gates (67G$US) en 2e, Amancio Ortega, fondateur espagnol d’Inditex (57G$US) en 3e, Warren Buffett (53,5G$US) en quatrième place et Larry Ellison (43G$US) d’Oracle en 5e.
Parmi les Québécois qui se retrouvent dans ce classement, j’ai noté la présence pour la première fois de Marcel Adams, géant de l’immobilier et celle d’Alain Bouchard, pdg d’Alimentation Couche-Tard, dont la fortune est évaluée à 1,15G$US.
Le magazine Forbes publie un article fascinant détaillant la bataille que mène le prince Alwaleed Bin Talal d’Arabie Saoudite pour être reconnu comme une des dix plus riches personnes du monde. Or, selon les calculs étoffés de Forbes, le prince surestime sa richesse d’au moins 10G$US.
L’article est fascinant montrant les travers évidents d’un être humain ultra-riche. Pour vous donner une idée de cette richesse, le palais principal d’Alwaleed a 420 chambres et est rempli de piscines, de marbre et de portraits de lui-même. Pour se reposer, le prince se retrouve sur sa ferme de 120 acres qui a cinq lacs artificiels, un petit zoo, un mini Grand Canyon, cinq maisons, 60 véhicules, etc.). Son avion personnel a un trône, pour déposer ses fesses royales...
Que faites-vous lorsque vous êtes aussi riche? Êtes-vous ultra heureux? Non, nature humaine aidant, vous vous cherchez des prétextes pour être misérables!
Ainsi, Prince Alwaleed harcèle Forbes année après année. «Des 1 426 milliardaires sur notre liste, pas un – pas même Donald Trump- ne prend autant de moyens pour tenter de gonfler son rang», écrit Forbes. Leur journaliste raconte par exemple qu’en 2006, après que Forbes ait évalué sa fortune à 7G$US de moins que sa propre évaluation, il l’a appelé au bord des larmes, pour lui offrir tout ce qu’il voulait en échange d’un rang plus élevé dans le classement....
Pour le classement de 2013, le prince a envoyé à Forbes l’évaluation personnelle de sa fortune : 29,6G$US, ce qui le mettrait dans les 10 premiers. Or, Forbes, même en étant généreux, ne peut pas justifier une évaluation supérieure à 20G$US, ce qui est 2G$US de plus que l’an dernier et ce qui fait du prince, la personne la plus riche du monde arabe.
Après de nombreux échanges avec le magazine l’attaquant, le prince a demandé d’être retiré de la liste. Ce que Forbes, courageusement, n’a pas fait puisqu’il se retrouve en 26e place.
Bernard Mooney
P.S. Sur une note plus encourageante quant à la nature humaine, 105 milliardaires ont répondu positivement à l’invitation lancée il y a trois an par Warren Buffett et Bill Gates de donner au moins la moitié de leur fortune de leur vivant ou après leur mort. Pour plus d’informations, consulter givingpledge.org
